Les symptômes primaires de la schizophrénie

« Quand, d’outre-Atlantique, nous reviennent les onze symptômes de premier rang de Kurt Schneider sous forme de liste de onze définitions qui passent à la machine, cela donne le DSM-III. À tel point qu’on est capable, de plus en plus, de faire un diagnostic d’après la liste, en cochant les “plus”, “moins”, “zéro” d’un questionnaire… Cela ne coûte pas cher – mais alors là, c’est de la “science” : on n’en est plus à faire de la phénoménologie ou je ne sais quelle psychanalysette… (…) Ceci pour aller non pas à contre-courant, mais pour continuer une sorte de chemin, comme ça, un peu comme les vendeurs de salades et de citrons qu’il y avait dans les rues de Paris, avec une petite charrette que je continue de pousser, où il y a des symptômes primaires, soi-disant. Bien sûr qu’il faut fouiller au fond : on ne les trouve pas, comme ça, en surface ! (…) » (Jean Oury, mai 1985). Cet ouvrage rassemble les deux ans du Cours de psychopathologie donné par Jean Oury, psychiatre et médecin-directeur de la clinique de La Borde, à l’Université Paris VII (1984-1986) et les deux conférences qui l’ont précédé (1976), exposant quarante années de tissages métapsycholoiques pour soigner la personne schizophrène.
Éd. D’Une, Col. La Boîte à Outlis, nov. 2016, 39 €.