La version française du DSM-5 est parue

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La version 5 du DSM, manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, parue aux Etats-Unis en 2013, vient de paraître en français.

Publié par l’Association américaine de psychiatrie (APA) depuis plus de 60 ans, le Diagnostic and Statistical Manual ou Mental Disosdres (DSM), propose une classification des troubles mentaux. Conçu comme un guide à la pratique quotidienne des professionnels, c’est un ouvrage de référence. Son histoire, rythmée par de grandes étapes dans son contenu, l’a été aussi par l’expression de divergences inhérentes à tout systèmes de classification.

Compatible avec la classification internationale des maladies de l’OMS (CIM), le DSM-5 présente des améliorations et des évolutions dans un esprit fidèle à celui des précédentes versions, permettant à tous les acteurs de la santé mentale d’adopter un langage commun, pour définir, communiquer et partager. Emanant d’un groupe d’experts internationaux, elle tente de décrire les troubles mentaux de façon systématique : caractéristiques diagnostiques, prévalence, évolution, facteurs de risque et pronostiques, questions diagnostiques liées à la culture ou au genre.

Ce qui est nouveau dans le DSM-5 :

– Les troubles apparus dans l’enfance sont pris en compte dans une perspective développementale et longitudinale, ce qui aboutit à un chapitre sur les troubles neurodéveloppementaux et à la définition d’un «trouble du spectre de l’autisme».

– De nombreux chapitres sont nouveaux ou profondément remaniés tels que ceux sur les troubles de l’humeur du DSM-IV scindés en troubles bipolaires et troubles dépressifs, les troubles obsessionnels-compulsifs et les troubles liés à des traumatismes ou à des facteurs de stress qui sont distingués des troubles anxieux, les troubles neurocognitifs qui intègrent des paramètres issus des recherches biologiques récentes.

– D’autres chapitres évoluent significativement pour ce qui est de la définition des troubles qui les composent, sans changer d’intitulé, tels les troubles disruptifs, du contrôle des impulsions et des conduites, les troubles bipolaires, la schizophrénie, les troubles dissociatifs, les dysfonctions sexuelles, les troubles à symptomatologie somatique.

– Des troubles nouveaux apparaissent dans la classification principale, tels que le trouble de la communication sociale (pragmatique), le trouble disruptif avec dysrégulation émotionnelle, le sevrage du cannabis, les accès hyperphagiques, le sevrage de la caféine, la thésaurisation pathologique, la dermatillomanie, le jeu d’argent pathologique.

– Une attention particulière est portée aux dimensions symptomatiques, qui transcendent parfois les frontières des catégories diagnostiques, comme l’évaluation dimensionnelle de la sévérité des symptômes psychotiques par le clinicien et le modèle alternatif pour les troubles de la personnalité dans la section III du DSM-5.

Le Pr Marc Auriacombe (CH Charles-Perrens à Bordeaux, chef du Pôle addictologie), le Dr Marc-Antoine Crocq (CH de Rouffach) et le Pr Julien Daniel Guelfi (CH Saint-Anne à Paris), présentent l’élaboration du DSM-5 sur le site d’Elsevier-Masson. Plusieurs vidéos sont à retrouver sur le site acteursdesante.fr

  • DSM-5, version en français. APA, traduction française coordonné par M-A Crocq et J-D Guelfi. Elsevier-masson, juin 2015. 1176 pages, 139 euros.

Pour aller plus loin : la démarche de l’APA et le travail d’édition en France est explicité dans un communiqué d’Elsevier-Masson en téléchargement.