Schizophénie : des prises en charge variables…

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Cinquième motif de recours aux soins en psychiatrie, la schizophrénie reste la première pathologie en termes d’activité des établissements de santé. Cette étude, réalisée à partir des données du Recueil d’informations médicalisées en psychiatrie (Rim-P), précise les modalités de prises en charge tout au long du parcours de soin : depuis l’hospitalisation à temps plein aux différentes modalités à temps partiel et en ambulatoire. Elle s’inscrit dans le cadre des travaux menés par l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes) sur les disparités des soins en psychiatrie.
Rappelons que la schizophrénie, trouble psychique sévère et invalidant, touche 1 à 2 % des adultes en France, soit environ 400 000 personnes. Ses caractéristiques en font une des pathologies psychiatriques les plus lourdes en termes de souffrance pour les patients et leur entourage mais aussi la plus coûteuse pour la société. Elle nécessite un suivi rapproché et de long terme. Les chercheurs relèvent des variations notables des prises en charge, en termes d’intensité et de diversité en fonction des différentes phases de la pathologie, de son ancienneté, de sa sévérité, mais aussi des caractéristiques sociales et de l’environnement du patient. Par ailleurs, ils pointent des différences dans la prise en charge selon le type d’établissements (publics, privés ou monodisciplinaires), et suivant leur structure d’activité, leurs missions et leurs statuts. On note par exemple des taux de réhospitalisation plus faibles dans les établissements à l’activité ambulatoire élevée. Les disparités en termes de moyens et de développement inégal des alternatives à l’hospitalisation impactent les prises en charge proposées.
M. Coldefy, coauteur de l’étude, commente ces résultats : « S’il est désormais acquis qu’une prise en charge adaptée permet d’obtenir une rémission durable chez un tiers des cas de personnes souffrant de troubles schizophréniques, il apparaît aussi que le pronostic de la schizophrénie dépend essentiellement de la qualité du soutien psychosocial, de l’accès aux soins et de l’adhésion aux adaptations des prises en charge. La disparité des prises en charge entre établissements de santé que nous avons montrée pose la question de l’équité des soins pour les personnes concernées. Elle se limite ici à la prise en charge en établissement mais interroge également sur l’évolution à plus long terme de la prise en charge et sur son articulation avec les soins de ville, le secteur médico-social et social. »

  •  La variabilité de la prise en charge de la schizophrénie dans les établissements de santé en 2011. M. Coldefy, C.?Nestrigue, Questions d’économie de la santé, n° 2016, février 2015, Irdes, www.irdes.fr