N° 286 - Mars 2024
Comment font les établissements qui recourent peu, voire pas, aux mesures d’isolement et de contention en psychiatrie ? Au quotidien, on observe que les pratiques …
Comment font les établissements qui recourent peu, voire pas, aux mesures d’isolement et de contention en psychiatrie ? Au quotidien, on observe que les pratiques …
Une étude dresse un panorama inédit des populations concernées par les mesures d’isolement et de contention mécanique en psychiatrie. Elle pointe l’ampleur des variations du recours à ces pratiques entre les établissements.
Une disponibilité soignante, un solide collectif de travail, une libre circulation revendiquée, un choix d’activités important, une culture du soin spécifique : les résultats préliminaires de la recherche Plaid-Care mettent en évidence les éléments communs aux établissements de psychiatrie peu coercitifs.
Le temps long de l’histoire nous apprend que la coercition n’est pas une fatalité. Le chemin qui mène à la suppression de la contention et au moindre recours à l’isolement oblige le soignant à s’impliquer professionnellement et personnellement.
Le Modèle de prévention de l’utilisation des mesures de contrôle en santé mentale met en évidence cinq cibles d’intervention spécifiques pour réduire l’isolement et la contention mécanique. Il promeut ainsi une approche de responsabilité partagée entre les acteurs de plusieurs systèmes.
En 2022, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté a pointé la qualité des soins et le respect des droits des patients au pôle de psychiatrie du Centre hospitalier du Chinonais. Un médecin, visiteur extérieur, relève trois axes fondamentaux qui soutiennent une politique de soins engagée dans la non contrainte.
Comment ne pas isoler, ni attacher ? Hospitalisé en soins sous contrainte, Martin, un jeune patient souffrant de schizophrénie, fugue sans cesse. L’équipe soignante parvient néanmoins à respecter son désir de liberté et à tisser un soin contenant.
Précédé par sa réputation de patient « dangereux », Mouaad arrive pour une prise en charge de six mois au CH Valvert. Les soignants de l’unité et au-delà, tout l’hôpital, mobilisés par cet accueil complexe, parviennent à déployer la contenance plutôt que la contention, la vigilance plutôt que la surveillance.
Au niveau international, de nombreuses organisations prônent depuis longtemps des pratiques de soin en psychiatrie fondées sur les droits humains. En France, les mouvements d’usagers dénoncent une approche qui reste encore trop souvent carcérale et culpabilisante.
Loin de faire l’unanimité, le moindre recours à l’isolement et à la contention, prescrit par des textes mouvants, s’impose peu dans des équipes en crise, qui étouffent sous les normes. Comment s’inspirer de celles qui contiennent sans contrainte ? Plaidoyer.