09 Décembre 2021 - Evreux

Résistance et pseudo-résistance en psychiatrie

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2e journée Euroise de psychiatrie organisée par le nouvel hôpital de Navarre et la clinique des Portes de l’Eure

La résistance au traitement représente un enjeu clinique et thérapeutique des plus importants en pratique psychiatrique. Sa définition actuelle, déterminée par l’échec du traitement, est tautologique et ignore les nombreuses raisons pour lesquelles un patient peut ne pas répondre à une intervention particulière. 

Notre clinique des troubles résistants et nos systèmes de classification s’avèrent insuffisants pour traduire toute la complexité clinique, symptomatique et évolutive des affections psychiatriques. Les échecs de nos paradigmes diagnostiques créent de nombreuses possibilités de diagnostic erroné. Ces difficultés proviennent notamment du fait que les maladies sont d’évolution longitudinales alors que les systèmes de diagnostic fonctionnent de manière transversale. Mais quel que soit notre mode d’approche, dimensionnelle ou catégorielle, nous nous retrouvons devant les mêmes écueils. Les données de la recherche ne valident pas toujours notre conception actuelle de la taxonomie psychiatrique. L’absence de réponse pourrait donc résulter, dans de nombreux cas, de l’administration de traitements inappropriés en raison de paradigmes eux-mêmes peu pertinents, d’où la nécessité de revoir notre système diagnostic et l’efficacité de nos traitements.

Une approche plus fine et plus qualitative des effets des différentes stratégies thérapeutiques s’impose mais il est avant tout nécessaire que la définition des troubles résistants puisse être révisée en mettant l’accent sur le diagnostic plutôt que sur le traitement. La résistance thérapeutique en psychiatrie nous conduit à la nécessité d’avoir d’autres outils d’évaluation et d’exploration, d’autres concepts, d’autres modes d’approche, d’autres méthodes de classification, d’autres modèles de compréhension, d’autres modes d’organisation et de parcours des soins, d’innovations thérapeutiques, de la mise en évidence de marqueurs fiables, de paramètres biologiques et neurocognitifs plus spécifiques, de techniques innovantes en neuroimagerie, de la génomique et de la phénomique, de data science… Comme nous devons aussi nous orienter vers une approche empirique intégrée tenant compte de la globalité de la situation de nos malades. Elle donnera aux cliniciens la justification scientifique et l’impératif éthique pour rappeler qu’une modalité unique de prise en charge est insuffisante, et qu’il est nécessaire d’aller vers la prise en compte de plusieurs niveaux de facteurs d’interaction avec un changement profond de notre façon de faire et de soigner.

De nombreux orateurs seront présents à cette deuxième journée Euroise de psychiatrie : 

  • Pr Philippe Courtet (CHU Montpellier) ;
  • Dr Nora Hamdani (CHU Henri Mondor) ;
  • Pr Sonia Dollfus (CHU de Caen) ;
  • Pr Mircéa Polosan (CHU de Grenoble) ;
  • Pr Josselin Houenou (hôpital Abert Chenevier de Créteil) ;
  • Pr Philip Gorwood (GHU Paris psychiatrie et neurosciences) ;
  • Dr Bojan Mirkovic (Nouvel Hôpital de Navarre) ;
  • Pr Olivier Guillin (CH du Rouvray) ;
  • Dr Mohammed Taleb (Clinique des Portes de l’Eure – coordination scientifique)
  • Pr Pierre-Michel Llorca (CHU de Clermont Ferrand)

Rens. : tél. : 02 32 31 76 76, www.nh-navarre.fr,  communication@nh–navarre.fr

Pack MEDIATIONS

N° 154 Théâtre et psychiatrie
N° 172 Le cadre thérapeutique
N° 189 Des jeux pour soigner en psychiatrie
N° 226 Des activités "thérapeutiques"
N° 236 Les groupes de parole
N° 255 Médiation animale en psychiatrie

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