POITIERS
Conférence organisée par l'Association des Psychologues Aquitaine Poitou-Charentes
La Honte, émotion archaïque, l’un des sentiments les plus éprouvés et les plus éprouvant, est une figure complexe aux dimensions sociales, narcissiques, souvent secrètes, spirituelles et corporelles. Elle est une souffrance d’autant plus forte qu’elle n’est pas parlée. Elle perturbe nos sensations de l’espace, de soi, des autres et menace les trois piliers sur lesquels sont construites nos identités et notre relation aux autres: l’estime de soi, l’affection qui nous lie à nos proches, le sentiment d’appartenance à un groupe.
La honte provoque des sensations intenses, persistantes qui s'inscrivent dans le corps. Inhibitrice, elle paralyse le sujet, lui donne le sentiment d'être disqualifié, infigne, et le confronte au risque d'effondrement narcissique.
Omniprésente chez l’être humain, elle serait pourtant à bannir de nos jours selon un discours social ambiant qui obéit à une certaine tyrannie de la visibilité ( Claudine Haroche), une injonction à s’afficher : » Je n’ai pas honte, je n’ai rien à cacher ! »
Alors que penser de la honte ? Qu’a t-elle avoir avec la pudeur, la culpabilité ? Qu’en est-il de sa fonction ? «Il est honteux d’être sans honte » disait Saint Augustin. Elle est « la preuve de notre condition humaine » selon B. Cyrulnik.
C’est avec Monique Selz, psychiatre et psychanalyste que nous tenterons de répondre à ces questions
Rens. : tél. : 05 49 88 39 50, josettemarteau@orange.fr, www.ch-laborit.fr