09 Février 2021 - En ligne

Du consentement en psychiatrie… entre idéal, éthique du soin et éthique du droit

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3es Journées de psychiatrie adulte de la Fédaration française de psychiatrie (FFP)

Bientôt vingt ans que le monde de la psychiatrie se trouve en quelque sorte mis à jour d’une façon inédite, avec l’obligation d’information, le dossier médical devenu dossierpatient, l’introduction du juge dans le processus de soins. Et malgré les difficultés au quotidien, on peut considérer cela comme une heureuse réhabilitation des patients en tant que citoyens pouvant légitimement prétendre au même niveau de respect et de responsabilité que tous autres.

Mais force est de constater qu’au-delà de ces bonnes intentions, persistent les contradictions: d’un côté des politiques qui se liguent au plan international pour promouvoir une très large capacité de consentement aux soins, et prônent une citoyenneté totale et inaliénable comme idéal absolu ; de l’autre, des malades psychiques qui sont les premiers à faire les frais de l’inflation sécuritaire au sein de ces mêmes sociétés, via le soupçon dont on les poursuit, d’être trop souvent des auteurs de violences, voire de crimes terroristes, notamment. Et en parallèle, une croissance inexorable du nombre d’hospitalisations sans consentement…

Par ailleurs, travailler à obtenir le consentement du patient, ou plus simplement, son adhésion aux soins, constitue un acte de soins très complexe, souvent aussi sophistiqué que chronophage, jamais totalement abouti ; parfois même, le recours à la mesure de contrainte peut apparaitre dans certaines circonstances comme une manière plus “efficace” de traiter la question, permettant de “sécuriser” la situation, tant du côté patient que du côté praticien.

Car des tensions dans les accueils d’urgence et d’hospitalisation notamment, ou encore dans le secteur médico-social, peuvent fortement peser sur la décision de soin : la réalité de la situation sanitaire locale, mais aussi l’expérience du praticien s’invitent bruyamment au débat entre éthique du soin et éthique du droit, qui ont souvent bien du mal à se départager…

Enfin, comment le juge des libertés, l’avocat commis dans la procédure, mais encore les familles, les patients se trouvent-ils éprouvés après-coup par ces pratiques nouvelles et le trouble qui nait forcément de la rencontre avec la réalité du trouble psychique majeur ? Y ont-ils trouvé leur juste place et en évitant quels écueils ?

Et comment ne pas interroger cet idéal contemporain de l’abolition de la contrainte, supposant une inaltérable lucidité de chacun quelque peu utopique ? N’y aurait-il plus jamais place à un “droit à être contraint” quand quelque perturbation à laquelle l’homme est sujet, vient à entamer son discernement au point de le mettre en danger ? Ces journées de la Fédépsychiatrie tenteront de faire avancer les réponses à ces questions, grâce aux nombreuses interventions de praticiens, d’usagers, de juristes, sociologues, philosophes.

Programme

Rens. : tél. : 01 48 04 73 41, contact@fedepsychiatrie.fr