Colloque organisé par la Fondation l’Elan retrouvé et l’association Etude et traitement analytique par le psychodrame (ETAP)
« Comme le mythe est toujours mythe d’origine, le délire est avant tout un délire d’origine, […] dont il vient pallier les trous ou les incohérences…».
A.Nastasi
Depuis Freud, le rêve est devenu la voie royale d’accès à l’inconscient. Il permet la transformation des pensées latentes en pensées manifestes.
Depuis Winnicott, le jeu a été promu au rang de modèle du travail analytique. Il est une autre voie royale, en particulier quand les conditions narcissiques ne sont pas réunies pour que le sujet puisse rêver et y trouver matière à figuration et à représentation.
Ce que rêve et jeu permettent de retrouver dans un espace transitionnel supportant l’ambiguïté, le délire s’y oppose, car il est un objet transitionnel manqué fondé sur le déni. Il se veut certitude, là où l’énigmatique l’indécidable, le conflit psychique sont
insupportables.
Le psychodrame, qui propose des figurations à partir de la mise en acte du corps, peut être une « voie pour retrouver la fiction ». Il peut aussi, grâce au transfert et à l’unité de temps et de lieu, réinstaurer une temporalité propre au récit mythique des origines. Le jeu du psychodrame, en articulation avec l’affect, permet d’approcher les expériences primitives hors langage. Il rend ainsi possible l’accès à une conflictualité et à un faire semblant pour de vrai.
Alors, le jeu serait le meilleur remède au délire, permettant rêverie, associativité,
accès au rêve. Et à l’analyste dans le cadre du psychodrame de jouer avec son patient au sens de Winnicott, de le rêver au sens de Bion.
Rens. : laure.boyer@elan-retrouve.org, www.elan-retrouve.org