Si en psychiatrie, les soignants affirment souvent que la relation constitue le cœur de leur métier, elle ne va pourtant pas de soi et relève même parfois d’une certaine audace. Qu’est-ce qui « fait » rencontre ? Peut-on soigner sans engager une part de soi-même ? Comment rester en relation avec ceux qui attaquent le lien à l’autre ? Comment moduler sa présence en fonction de l’évolution des troubles ? L’organisation des soins peut-elle favoriser une juste présence soignante et de quelle façon ?
Oser la relation en psychiatrie !
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Oser la relation !
La relation de soin est souvent pensée à partir de la notion de distance. Paradoxe ? Avant
même la rencontre avec le patient, le « bon professionnel » doit en effet savoir garder ses distances et gérer ses émotions ! La relation apparaît ainsi comme une pratique à risque qui implique de se protéger (ou de protéger le patient). Mais peut-on soigner sans engager une part de soi-même ?
« Nous ne sommes pas si démunis que ça ! »
« Bouffé » par la bureaucratie, que peut faire le soignant en psychiatrie pour défendre la relation et la rencontre ? Lutter contre les conformismes étouffeurs de créativité et de singularité en s’appuyant sur les fondamentaux !
Comment penser la relation soignante ?
Comment envisager la distance et la proximité dans le soin psychique ? L’approche phénoménologique, qui observe, sans a priori, offre l’opportunité de redécouvrir les jeux de la relation, la chorégraphie subtile qui se déploie entre soignant et soigné.
Soignant-soigné, un équilibre si délicat
Dans l’Approche centrée sur la personne (ACP) de C. Rogers, entrer en relation ne veut pas dire prendre en charge. Montrer de la considération humaine pour l’autre, quel qu’il soit, implique de connaître ses propres limites, pour être authentique et s’engager en tant qu’être.
Réalité administrative et ajustement des rencontres
Faire fonctionner l’hôpital et/ou soigner les malades ? Chaque jour, les soignants agissent dans un cadre précontraint, parfois terriblement éloigné de ce pour quoi ils avaient choisi le soin. Quelles pistes de dégagement ?
Réguler ses émotions dans les soins
Les émotions influencent la façon dont l’individu pense et agit. Face à la complexité de la relation de soin, les professionnels doivent investir davantage leurs « compétences émotionnelles ». Repères pour réguler ses émotions dans le soin.
Les peurs dans le travail infirmier
Une recherche effectuée auprès d’infirmiers débutants en psychiatrie met en évidence que le travail quotidien à l’hôpital engendre plusieurs formes de peurs, selon que le patient est considéré comme « bon » ou « mauvais », avec des conséquences en termes de présence clinique.
La rencontre soignante comme un voyage
En psychiatrie, la rencontre soignante confronte au choc de l’autre. Elle mobilise les émotions, modifie quelque chose du soigné comme du soignant. C’est peut être cette dimension, du registre de la mobilité psychique, qui pousse le soignant à soigner, comme le voyageur à voyager.
La relation avec le sujet borderline
Provoquant, rejouant sans cesse une profonde blessure narcissique, le patient état limite entraîne le soignant dans une communication paradoxale, en essayant de le faire sortir de ses gonds. L’enjeu pour le clinicien est de lui permettre d’expérimenter un autre lien.
Une clinique du quotidien, ni trop près, ni trop loin
Touchée par un jeune patient nouvellement pris en charge à l’hôpital de jour, Magali, infirmière débutante en psychiatrie, est prise dans une relation complexe et des projections qui la dépassent. Le cadre contenant de l’équipe lui permet de penser ce lien.
L’esprit des soins dans la fonction d’encadrement
Entre normes administratives et gestion des moyens, comment le cadre de santé peut-il favoriser la nécessaire « pratique de la présence » des soignants ? Différents espaces doivent être proposés pour penser la relation. Au-delà, il s’agit de s’engager et de défendre une certaine éthique du soin.
Le programme Qualité, support de la relation
La démarche Qualité d’une institution, quand elle ne se nourrit pas d’obsessions comptables et de contrôle, peut soutenir l’engagement soignant. Comment s’approprier la question de la qualité en fonction des spécificités du soin en psychiatrie ?
Bibliographie du numéro 234
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« Il doit aller en foyer… »
Avec l’adolescence, Tao, un jeune autiste, devient coléreux et violent. Ses crises bouleversent le quotidien de la famille et son père veut l’éloigner.
Du bon sens, bon sang !
Le « bon sens clinique » n’existe pas, du moins en tant que tel. Il doit être réfléchi, choisi, explicité, établi, et résulter de valeurs professionnelles partagées.