N° 234 - Janvier 2019

Comment penser la relation soignante ?

Auteur(s) : Tudi GOZÉ, PsychiatreNbre de pages : 5
FacebookTwitterLinkedInEmail

Comment envisager la distance et la proximité dans le soin psychique ? L’approche phénoménologique, qui observe, sans a priori, offre l’opportunité de redécouvrir les jeux de la relation, la chorégraphie subtile qui se déploie entre soignant et soigné.

La « bonne distance » est un concept central des manuels de soins infirmiers et de relations d’aide. Ce ne serait ni trop loin ni trop près, c’est une approximation, autrement dit une approche du patient, de cet autre-que-moi et de sa souffrance. Dans le soin psychique, la distance qui me sépare de sa perspective est pourtant déjà incommensurable et mon regard attentif est parfois vécu comme une intrusion, un envahissement des limites d’un corps déjà précaire. L’approche phénoménologique, qui vise à la mise en suspens de toute hypothèse a priori, offre l’opportunité de redécouvrir les jeux de la relation, la chorégraphie subtile qui se déploie entre moi et autrui. L’entre-deux-corps n’est pas un espace vide, mais un écart relatif qui fait la différence et ouvre au dialogue. Cet écart entre les êtres est irréductible, il faut pouvoir le reconnaître pour tisser les liens qui soignent. L’auteur aborde la question de la distance à partir de la notion d’Aida du psychiatre japonais Bin Kimura pour montrer que la pathologie mentale est aussi un trouble de l’intersubjectivité et que l’espace relationnel peut être une clé pour penser le soin en psychiatrie.

Pour poursuivre votre lecture

ou

Acheter l'article

10,00 €

Acheter le numéro