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Sandor Ferenczi est à l’origine de l’autodévoilement du psychanalyste. Un retour aux sources de cette notion controversée éclaire sur les considérations éthiques à prendre en compte au moment de faire don de « quelque chose de soi ».
Lorsque le soignant partage sa passion pour les animaux au cours de séances de médiation animale, ce dévoilement peut poser les premières bases d’une rencontre authentique et sincère. Illustrations cliniques.
En ce début de déconfinement post Covid-19, un infirmier retrouve Stavro, un patient psychotique dont il est le référent de longue date. Il le rassure sur sa peur de « replonger dans ses délires » en partageant avec lui son propre ressenti de l’épidémie.
Dans les séances de Gestalt-thérapie, le thérapeute prend appui sur l’expérience vécue dans la relation partagée avec le patient. Il ne s’agit pas de le « réparer » mais de l’aider à porter son existence. Illustration avec Xavier, qui « manque d’air »…
Proscrit par l’institution, le dévoilement de soi du clinicien renvoie à une image altérée de la relation de soin. Pourtant, c’est ce que le soignant mobilise de lui-même avec le patient qui permet à ce dernier de progresser.
Dans le cadre sécure de l’équipe pluriprofessionnelle, le dévoilement de soi intentionnel favorise une respiration et une pensée entre les sphères professionnelles et personnelles. Une recherche en soins a permis d’identifier différentes fonctions qui y participent.
Pendant longtemps, la psychanalyse a interdit tout dévoilement de soi du clinicien. Pourtant, la neutralité n’existe pas ! Ce dévoilement peut la plupart du temps instaurer une alliance thérapeutique qui vient faire contrepoids à une instrumentalisation des pratiques de soin.
Que révèle de la relation de soin l’émergence du concept de
dévoilement de soi ? Dans des institutions où les lieux collectifs
d’analyse du transfert disparaissent, la responsabilité personnelle
du soignant s’intensifie. Isolé, il peut surinvestir le lien au patient.
L’angoisse abandonnique est un trait constant chez le sujet état limite, au point que la relation à l’autre est toujours surinvestie. La personne recherche désespérément la fusion avec autrui, et lorsque cela n’est pas possible, les passages à l’acte apparaissent comme des tentatives de défense. Illustration avec Marc, sujet borderline en thérapie après un divorce.
En psychiatrie, le développement de la pair-aidance interroge
chacun sur ses savoirs, ses compétences, sa posture, sa responsabilité et son pouvoir d’agir. C’est peut-être dans le partage d’expériences humaines que les soignants peuvent prendre au mieux soin des fragilités de chaque personne.