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Aujourd’hui, les directives anticipées en psychiatrie sont utilisées « à la marge », par quelques équipes pionnières, et il n’existe pas de canevas unique permettant de comparer les dispositifs locaux. Trois prérequis sont nécessaires pour s’y engager.
Actuellement en cours à Marseille, Paris et Lyon, une vaste recherche évalue un modèle de directives anticipées en psychiatrie « à la française », rédigé avec le soutien d’un pair-aidant. L’objectif principal est d’évaluer l’impact du dispositif sur le nombre d’hospitalisations sous contrainte.
Instrument juridique non contraignant, les directives anticipées en psychiatrie ont une portée indicative pour le médecin, qui doit en prendre connaissance mais reste néanmoins libre d’apprécier les orientations définies.
Les directives anticipées posent la question de la permanence de l’identité (qui agit dans le moment de la rédaction ?) et imposent aux soignants de s’assurer, qu’au-delà des préférences d’une personne « incapable », toute décision se fera en fonction de ses valeurs.
Le Plan de crise conjoint, qui permet au patient de définir avec un soignant ses préférences de soins, est à considérer comme une forme de processus de décision partagée innovante entre patients et professionnels, soutenant activement le rétablissement.
Concrètement, élaborer un Plan de crise conjoint (PCC) se fait en 4 étapes : la rédaction, la validation, la consultation ou l’application, et finalement la révision. Éclairage clinique à partir notamment de l’expérience de Gilles, médiateur de santé pair.
Faut-il hospitaliser sans son consentement Maryse, qui traverse un épisode aigu de sa maladie, au risque du placement de ses enfants et d’un impact très négatif sur son équilibre affectif et familial ? Reconnaissant la valeur clinique du savoir expérientiel, les directives anticipées auraient probablement pu la rassurer et lui permettre de consentir aux soins…
Le Plan souhaité d’organisation des soins, dit Plan SOS, associe les soignants à la rédaction de cette forme particulière de directives anticipées. Premiers enseignements et perspectives.
Le Guide de prévention et de soins en santé mentale « Mon GPS » est un dispositif innovant co-construit de
façon participative. Très simple d’utilisation et téléchargeable gratuitement, il propose à l’usager de
définir de façon anticipée ses souhaits pour ses soins.
Réalisée par une équipe mobile de Saint-Étienne, l’étude Planco-Iso évalue l’impact du Plan de crise conjoint sur le recours aux mesures d’isolement. Cette étude questionne également le rôle des infirmiers dans ce dispositif.