Dans le trouble borderline, avoir le soutien d’un pair-aidant constitue une ressource majeure pour recouvrer l’espoir, se sentir en confiance et s’engager dans la perspective du rétablissement. Témoignage d’un médiateur de santé-pair engagé.
Pendant plusieurs années, ma vie a été marquée par une souffrance omniprésente. Celle liée au regard des autres, à l’errance médicale et à une douleur plus sourde, intériorisée. J’avais l’impression de porter quelque chose d’incontrôlable comme un mal diffus que je ne parvenais pas à nommer. Les crises de panique, les comportements impulsifs, les scarifications et les pensées suicidaires faisaient partie de mon quotidien. J’ai rencontré de nombreux soignants, reçu des diagnostics, pris des traitements mais sans jamais comprendre vraiment ce qui m’arrivait. On me disait de me calmer, de faire des efforts, de changer. Mais jamais on ne m’a appris comment. Après un long parcours de soin, souvent marqué par des ruptures, j’ai atteint un point critique : une perte de poids importante, des gestes auto-agressifs quasi quotidiens. C’est à ce moment-là que j’ai pris le temps de m’occuper réellement de ma santé mentale, pour vivre. Ma reconstruction a commencé par la rencontre avec d’autres personnes concernées, puis par l’entrée dans une thérapie structurée : la thérapie comportementale dialectique (TCD). Ce cadre m’a permis de mettre du sens sur ce que je vivais, de comprendre mes fonctionnements, d’acquérir des outils concrets. Aujourd’hui, je suis médiateur de santé- pair (MSP) dans la structure où j’ai été accompagné. Cet article retrace ce cheminement : l’impact d’un dispositif de psychoéducation sur mon parcours puis la manière dont je transmets aujourd’hui ces savoirs expérientiels aux patients et aux professionnels.
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