« L’incestuel définit une modalité propre d’organisation de la vie psychique individuelle et plus encore familiale » qui « édicte comme tabou non pas l’inceste mais la vérité sur l’inceste ». En 2006, dans un article synthétique (1), Paul-Claude Racamier reprend la genèse et les points clés de ce concept qu’il a élaboré entre 1980 et 1990. Hélas visionnaire, il s’alarme aussi sur ses dérives : « Quant à l’incestuel, la mode pourrait en passant faire quelques ravages. Le pire serait en effet que la notion soit plaquée sans discernement sur les situations cliniques ; lancée au nez des gens de manière systématique et sauvage. On frémit à l’idée que le moindre signe de tendresse, le moindre échange, l’objet le plus banal soient inconsidérément taxés d’inceste (n’ai-je pas souligné l’apparente banalité des objets incestuels ?) ». De fait, on trouve aujourd’hui ce terme ou celui de « climat incestuel » dans des rapports éducatifs ou psychologiques quand ce n’est pas dans des jugements judiciaires, sans aucun argument.
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