« Génération pivot » : aider son parent en ayant des enfants à charge

FacebookTwitterLinkedInEmail

L’accompagnement des personnes en perte d’autonomie s’appuie souvent, en particulier pour les seniors vivant à leur domicile, sur les proches des seniors concernés, et pour beaucoup leurs enfants. D’après l’enquête Capacités, aides et ressources des seniors (CARE) de 2015, ces derniers représentent la majorité des proches aidants de seniors vivant à domicile (53 %), dans une proportion notamment supérieure à celle des conjoints (27 %) . Les enfants sont ainsi 2,1 millions en France métropolitaine à apporter une aide à l’un de leurs parents, âgé de 60 ans ou plus et résidant toujours chez lui.

Quid des "aidants pivots"
Parmi les proches aidant une personne âgée de 60 ans ou plus vivant à son domicile, deux sur dix aident un de leurs parents tout en ayant des enfants à charge. En raison de leur position intermédiaire entre leurs ascendants et leurs descendants et de leur rôle central au cœur de possibles solidarités intergénérationnelles, nous les qualifierons de « pivots » et les désignerons par « aidants pivots ». Les aidants pivots sont plus jeunes que les autres enfants aidants, de près d’une dizaine d’années en moyenne. La moitié d’entre eux ont moins de 47 ans, tandis que la moitié des autres enfants aidants ont plus de 59 ans. Ils aident logiquement des parents eux aussi plus jeunes et de ce fait plus faiblement dépendants. La moitié des parents soutenus par des aidants pivots sont âgés de moins de 78 ans, contre 86 ans pour ceux soutenus par les autres enfants aidants. Cette différence va de pair avec des niveaux de dépendance moindres des parents soutenus : 80 % de ces seniors sont considérés comme faiblement dépendants (GIR 5 ou 6). Cette proportion est de 75 % parmi les parents soutenus par les autres enfants aidants.
"Trois aidants pivots sur quatre cumulent la charge d’un enfant, l’aide à un parent et une activité professionnelle"

725 000 personnes soutenant un de leurs parents de 60 ans ou plus vivant encore à son domicile ont toujours des enfants à charge. Ces « aidants pivots » assument ainsi un rôle de soutien auprès à la fois d’un de leurs parents et de leurs enfants, ce qui peut engendrer des tensions ou des difficultés particulières.

Les femmes sont majoritaires parmi les enfants aidants : elles représentent six enfants aidants sur dix. Leur part au sein des aidants pivots est légèrement plus importante que parmi les autres enfants aidants : 61% contre 58%.

À partir des données des enquêtes CARE de la DREES, ce Dossier intitulé « Aider son parent âgé en ayant des enfants à charge » s’attache à décrire dans un premier temps les caractéristiques et les situations vécues par les « aidants pivots » par rapport aux autres enfants aidants : par exemple leur âge, leur situation relative à l’emploi ou, selon le niveau de dépendance de leur parent, les aides qu’ils apportent ainsi que les conséquences que cela peut avoir sur leur santé, leurs loisirs…

Les aidants pivots dont tous les enfants à charge sont au domicile déclarent plus souvent manquer de temps pour eux.

La deuxième partie identifie ensuite si la présence d’enfants à charge distingue les enfants aidants : sont-ils des enfants aidants particuliers ou ressemblent-ils finalement aux autres ? Par l’élaboration d’une typologie statistique des divers profils d’aidants, on évalue dans quelle mesure la présence d’enfants à charge est déterminante pour constituer des groupes d’enfants aidants au sein desquels les profils sont aussi similaires que possible tout en se démarquant le plus des caractéristiques des autres groupes. L’objectif est ainsi de voir si les « aidants pivots » se concentrent, ou non, dans des groupes à part entière, distincts des groupes d’enfants aidants n’ayant pas d’enfant à charge.

*Aider son parent âgé en ayant des enfants à charge. Quelle est la situation de cette « génération pivot » ? (PDF) Jacques Bellidenty, Emilie Radé, Les dossiers de la Drees, n°83, octobre 2021.

N° 263 - Décembre 2021

Burn-out parental ?

Ni dépression, ni baby-blues, le burn-out parental est défini comme un syndrome caractérisé par un épuisement, une distanciation émotionnelle et une perte d’efficacité et d’épanouissement …

Plus d’informations