Soutenons les aides-soignants !

FacebookTwitterLinkedInEmail

En ces temps de crise sanitaire, où la Covid-19 est omniprésente dans notre vie, le monde de la santé est en souffrance. Les différents métiers paramédicaux, dont celui d’aide-soignant, n’attirent plus.  A l'occasion de la Journée internationale des aides-soignants le 26 novembre, le syndicat Coordination nationale infirmière (CNI) publie un communiqué sur une profession maillon essentiel des soins mais en manque de visibilité et de reconnaissance.

Aujourd’hui, les écoles formant nos futurs aides-soignants voient, pour certaines d’entre elles, les 2/3 de leurs places restées vacantes. Le nombre de postulants a chuté passant de 105 000 en 2013 à 79 175 en 2017. L’observatoire du Groupe d'études, de recherche et d'action pour la formation d'aides-soignants (GERACFAS) estime que les IFAS ont enregistré une baisse de 37 % du nombre de candidats entre 2016 et 2018 alors que le gouvernement par le biais du ministère évoque le chiffre de 50 % pour la même période. En 2019, la date de clôture de dépôts de dossiers de candidature a d’ailleurs dû être repoussée, certains centres ayant même organisé des journées « portes ouvertes » afin de booster les inscriptions. Il faut dire que le métier d’Aide-Soignant était déjà mal considéré et ceci bien avant le début de la crise sanitaire actuelle :
– absence de reconnaissance des directions d’établissement,
– absence de reconnaissance de certains patients et de leur famille,
– absence de reconnaissance de certains médecins,
– un salaire à peine plus élevé qu’un SMIC ne reflétant pas les responsabilités ni l’investissement des aides-soignants,
– un manque de personnel et de moyens pouvant mener à un épuisement professionnel.

Certes, les applaudissements journaliers à 20h pendant le confinement mettaient du baume au cœur mais ils ne peuvent rivaliser avec le sentiment d’abandon ressenti pendant cette crise et ceci malgré la prime COVID, les augmentations de salaire décidées pendant le Ségur de la santé, les promesses non tenues pour certaines et partielles pour d’autres (par ex : la reconnaissance de la COVID19 en maladie professionnelle uniquement pour les personnels ayant été sous oxygénothérapie ou dont l’état a nécessité une autre forme d’assistance respiratoire).

Comment demander à autrui de se former pour prendre soin des autres alors que peu de gens prennent soin des Aides-Soignants ? Faire ce métier demande un certain don de soi, de l’empathie, de l’abnégation.

Etre Aide-Soignant, c’est aussi un peu s’oublier, oublier les siens tous ces week-end, ces jours fériés, ces nuits… pour prendre soin des autres.

Les Aides-Soignants ont parfois tendance à oublier la joie et l’espoir qu’ils répandent autour d’eux. Ils exercent une profession très noble et jouent un rôle essentiel dans le prompt rétablissement des patients. Ils prônent en priorité la reconnaissance de leur métier. C’est d’ailleurs dans le cadre du plan « Ma santé 2022 » qu’a été annoncé un nouveau référentiel prévoyant le transfert de 27 actes aujourd’hui exclusivement dédiés aux infirmiers (réfection de pansement simple, retrait de perfusion sous-cutanée, aspiration endotrachéale…) car les Aides-Soignants ne souhaitent plus apparaître comme de simples subordonnés des infirmiers et entendent devenir des collaborateurs à part entière avec des rôles précis dans la chaîne des soins.

C’est pourquoi, aujourd’hui, ils se battent pour rendre leur quotidien et celui des patients un peu plus agréable chaque jour.

Ensemble, battons-nous pour un meilleur avenir !
Anne-Claude PALA,  Aide-Soignante en Radiologie. Christian VIEGAS Aide-Soignant en Réanimation, Hôpital Saint-Joseph / Marseille.

Communiqué A s'oublier soi-même, ne finit-on pas par se faire oublier ? CNI, 26 novembre.