Santé des détenus : défaillances à tous niveaux

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Dans le rapport 2014 de la Cour des comptes, un imposant chapitre s’intéresse à la santé des personnes détenues, qui présentent « d’importants besoins, en soins somatiques et psychiatriques ». La Cour dresse un état des lieux et relève : « Au moins un trouble psychiatrique est identifié chez huit détenus sur dix, le taux de détenus atteints de schizophrénie est quatre fois plus important que dans la population générale ».

Face à ce constat, les rapporteurs pointent « une défaillance constatée à tout niveau », qu’il s’agisse des soins ambulatoires en unités sanitaires, des capacités d’hospitalisation de jour, ou des possibilités d’hospitalisation complète dans des conditions adaptées. Ils soulignent la saturation des unités psychiatriques spécialement aménagées (UPSA), avec de nombreux postes de psychiatre non pourvus. Une série de recommandations conclut ce réquisitoire :
– identifier, dans la prochaine loi de santé publique, les objectifs de santé publique propres à cette population détenue ;
– renforcer l'offre de soins, prioritairement psychiatriques, en accélérant la modernisation des lieux et des modalités d’exercice des équipes médicales, homogénéiser les conditions de prise en charge ;
– améliorer l'accès aux soins, inscrire cette prise en charge dans un véritable parcours de soins allant au-delà de la levée d’écrou ;
– renforcer le rôle des agences régionales de santé (ARS) comme pivots de cette politique, en veillant notamment à généraliser les commissions régionales santé/justice ;
– redéfinir les modalités de financement des soins aux personnes détenues.

  •  La santé des personnes détenues : des progrès encore indispensables. Rapport public annuel 2014, Cour des comptes. À consulter sur ccomptes.fr