Suicide et activité professionnelle

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SANTÉ AU TRAVAIL. L’institut de veille sanitaire publie une étude qui permet une première approche des liens entre suicide et activité professionnelle.

S’il est difficile aujourd’hui de comptabiliser le nombre exact de suicides en lien avec le travail, il existe néanmoins certaines données qui permettent d’approcher cette problématique. Pour cette étude, les taux de suicides ont été calculés de 1976 à 2002 selon le secteur d’activité de l’employeur et le groupe socioprofessionnel du salarié. 1931 décès par suicide ont été identifiés chez les hommes salariés, âgés de 15 à 65 ans, en emploi, soit un taux de 25,1/100000, ce qui ne laisse pas apparaître d’évolution notable dans le temps (en population ce taux est de 33,4/100 000). Le taux de suicide diffère par secteurs d’activité, avec le taux le plus élevé pour le secteur de la santé et de l’action sociale (34,3/100000), suivi de l’administration publique (hors fonction publique d’État) avec 29,8/100000, de la construction (27,3/100 000) et de l’immobilier (26,7/100000). L’analyse par groupes socioprofessionnels montre un taux de mortalité 3 fois plus élevé chez les employés, et surtout chez les ouvriers, que chez les cadres. Les professions intermédiaires ont un taux proche de celui des cadres. Le taux est particulièrement élevé (58,1/100000) en l’absence d’activité salariée connue (inactivité…). Aucun des secteurs ne fait apparaître d’évolution sensible dans le temps.
Cette analyse permet une première approche du lien entre activité professionnelle et suicide en France. Ceci souligne l’intérêt de poursuivre ce type de surveillance épidémiologique des suicides fondé sur l’analyse des causes de décès selon des caractéristiques d’emploi.

Suicide et activité professionnelle en France : premières exploitations des données disponibles, INVS, avril 2010, http://www.invs.sante.fr.