Colloque de l’association Ain-Psy
Nous faisons face depuis de nombreuses années aux impératifs d’une politique des soins qui déshumanise, à la montée en puissance de technologies, les fameuses « innovations », dont certains voudraient qu’elles se substituent à la relation, à la pression du résultat comptable qui ne date pas d’hier mais dont la tournure est devenue obsessionnelle, à la paupérisation des moyens humains par carence de recrutement (de vocation ?), à l’envahissement progressif des algorithmes, à la perte de sens du travail, à la difficulté de plus en plus grande à constituer du collectif dans les soins – intérimaires, individualisme forcené de l’époque – et à transmettre l’expérience des plus anciens, à de l’opératoire plutôt qu’à des concepts opérants…
Malgré tout, des lieux, et ils sont nombreux, continuent à prodiguer des soins à partir d’un postulat humaniste où la question du transfert prend tout son sens.
Ces lieux soutiennent que ce qui est au coeur du soin est la relation thérapeutique qui s’appuie d’une part sur la capacité et la disponibilité à accueillir la souffrance et d’autre part sur un ou des appareils à penser/panser la dimension psychique des troubles mentaux.
Ils s’appuient également sur ce qui doit être transmis d’une génération à la suivante : transmis, élaboré, transformé en vue d’une appropriation. C’est un travail qui doit toujours être à l’oeuvre.
Nous vous invitons lors de cette journée, à travers quelques témoignages et réflexions, à essayer de penser « joyeusement » ce qui constitue le coeur et l’essence de nos métiers.
Transmettre ne consiste pas à se contenter de récits « du bon vieux temps », mais à un acte de mémoire dans le présent. Cela relève, nous semble-t-il, d’une mise en acte du désir soignant venant soutenir une position créatrice dans la rencontre et une manière de se tenir en face de ces altérités en souffrance que nous accueillons et des vents parfois contraires qui nous font tanguer.
Programme ici
Rens. : ainpsy123@gmail.com