9es Journées « Du corps à la rencontre » de la Fédération française anorexie boulimie (FFAB)
Dans son mal-être, l’adolescent ou le jeune adulte entre en guerre contre luimême. Son corps lui sert d’exutoire. Les maltraitances sont multiples et s’associent de nos jours aux troubles des conduites alimentaires. A la restriction alimentaire, aux crises boulimiques et aux vomissements s’ajoutent fréquemment les scarifications, les dermatillomanies, les alcoolisations et bien d’autres attaques du corps qui peuvent aboutir à des tentatives de suicide lorsque le désarroi est trop fort. C’est par son corps que le jeune en détresse s’exprime. Et c’est aussi grâce à lui que nous pouvons mieux le rencontrer et prendre soin de lui : panser ses plaies, adoucir ses ecchymoses, lui transmettre dans le corps à corps soignant-soigné toute l’importance qu’il a à nos yeux. Lorsque le mal-être psychique envahit le patient, les attaques de son corps sontelles une solution momentanée ? Ou bien traduisent-elles la résonance de sa souffrance, puisque psyché est incarnée ? Le patient erre sans nul doute entre ses deux mouvements. La dimension addictive qui s’installe progressivement, vient enfermer le sujet dans la contrainte de la répétition et dans la nécessité d’une augmentation progressive du recours au sensorimoteur au détriment des relations objectales vivantes et gratifiantes. Si ces conduites permettent au patient de se sentir exister, elles finissent par augmenter le sentiment de vide intérieur et par faire perdre leur valeur messagère au symptôme. L’utilisation des médiations corporelles dans le soin est un point de rencontre qui sert à atteindre l’autre tout en le respectant, l’aidant à retrouver suffisamment de bienveillance dans son unité psychocorporelle pour être en paix avec luimême. Peut-on penser le corps comme un vecteur d’humanité ?
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Rens. : www.ffab.fr, vincent.dodin@wanadoo.fr