40es Journées de la Société d’information psychiatrique
Comment penser la dépression aujourd’hui ? A-t-elle fait son temps, fini de « faire le buzz » après avoir été virale durant le 20e siècle ?
Elle cède, avec sa soeur « l’anxiété » la place à l’épisode dépressif caractérisé, devenu la référence nosographique mondialisée, qu’il s’inscrive dans le cadre d’un trouble bipolaire ou unipolaire, d’une comorbidité psychiatrique, d’une pathologie somatique ou d’une dépression réactionnelle.
Les descriptions séméiologiques classiques ont pourtant souligné sa variabilité et sa pluralité : blanche, masquée ou mélancolique, endogène réactionnelle ou co-morbide, périnatale ou infantile … Entité aux contours certes flous, elle s’exprimerait à tous les âges de la vie, sur toute la planète. Crainte déjà pour elle-même, elle est également redoutée pour son risque suicidaire.
Faut-il alors considérer la dépression comme une catégorie, un concept trasnosographique, un processus psychopathologique ? L’usage d’un seul terme est-il sujet à confusion ? Flou de la définition mais clarté du concept ? Face aux connaissances actuelles des facteurs de vulnérabilités biologiques, psychopathologiques, environnementaux et socio-anthropologiques, de la compréhension des dysfonctionnements neurobiologiques et des particularités génétiques et épigénétiques en cause, quelles stratégies thérapeutiques innovantes sont actuellement explorées.
Entrée dans le langage courant, la dépression est aussi menacée de perdre sa consistance, incluant burn out et épuisement professionnel sans oublier l’actualité du Covid long. Doit-elle sortir du champ de la compétence spécifique du psychiatre ? Des modèles dimensionnels ou « en réseaux » sont-ils prometteurs ?
Ses particularités évolutives, récidive et symptômes résiduels, ne viennent-ils pas souligner l’indispensable nécessité de prendre en compte prioritairement la souffrance psychique inhérente à la dépression ? La douleur physique, son double est devenu médicalement incontournable. Ce ne serait pas un moindre mérite si la souffrance psychique, grâce à elle, reprenait sa dimension centrale.
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