20 Novembre 2021 - Paris

Intérêt des dispositifs groupaux dans l’élaboration du traumatique

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Ce qu’enseigne une épreuve…

La situation inédite que nous avons eu à vivre, et vivons encore, sous d’autres modes, est une mise à l’épreuve de nos capacités collectives à trouver, quelques fois dans le désordre et la précipitation, les moyens d’assurer, en en modifiant considérablement les formes, la permanence de nos tâches relationnelles, thérapeutiques, pédagogiques ou éducatives. Ainsi des trésors d’inventivité ont pu être, ont à être mobilisés dans un contexte marqué par l’incertitude, laquelle rend la vie singulièrement plus difficile pour les plus fragiles.

Du fait des conditions particulières du confinement, le travail groupal a été rendu plus compliqué. Les organisations, les équipes qui les composent ont dû se métamorphoser, laissant apparaître, ce faisant, la trame secrète qui d’ordinaire les porte. Chacun a pu se sentir à la fois délogé de ce qui organisait son cadre de travail et empiété dans son espace d’existence personnel, lorsque des solutions de télétravail ont été mises en place. Aussi bien les patients, les usagers que les soignants et autres professionnels ont fait l’expérience, par leur manque cruel, de l’importance des liens formels et informels dans lesquels sont déposés et rituellement ranimés nos sentiments d’appartenance et de co-existence. L’étoffe groupale de notre être au monde nous est ainsi devenue tangible par son défaut même, et la crainte que cette étoffe ne soit irrémédiablement déchirée a pu affecter, affecte encore, les uns ou les autres.

L’hypothèque de la contagion, entraînant des mesures de distance physique, le recours aux gestes barrière, le masque sont autant de marques d’une distance , fut-elle à visée solidaire, venant assombrir et modifier nos habitudes relationnelles, nos liens ordinaires et spontanés. Les moyens de compensation virtuels, capables de multiplier paradoxalement les contacts, restent malgré tout des pis-aller.

Enfin le surgissement impromptu de l’angoisse, et son cortège de symptômes visibles ou le plus souvent insidieux, a été, reste le lot de beaucoup.

Cependant, ce qui fut rompu, distendu, de nos appartenances groupales nous semble indiquer la voie d’une restitution des possibles dans l’intérêt de la mise en place de dispositifs groupaux (y compris virtuels, comme ce fut précieux pendant la période (particulière) du confinement) pour traiter, élaborer le traumatique inscrit dans la situation.

Les contributions à ce colloque voudront mettre en évidence en quoi et comment les institutions et les groupes peuvent constituer des ressources face à des situations de crise et permettre l’élaboration de leurs effets traumatiques.

Rens. : tél. : 01 45 88 23 22, contact@ifagp, https://ifagp.fr/prochain-colloque/