Colloque organisé par l’Association pour le développement de la thérapie familiale psychanalytique (ADTFA).
L’ADTFA s’intéresse à la question des incestes et des incestualités, à partir d’une approche groupale, ancrée dans sa clinique fondatrice : celle des familles, des groupes et des institutions.
Comme l’a montré Jean-Luc Viaux, l’inceste est multiforme et procède d’une « fabrique de liens innommables ». Il ne surgit pas dans un ciel familial serein.
Des journalistes comme Charlotte Pudlowski, et des artistes, telles que Christine Angot ou Neige Sinno, fouillent les zones traumatiques de leurs histoires singulières et livrent au monde des contributions essentielles à la compréhension de ces enjeux familiaux mais aussi sociétaux.
Des recherches anthropologiques comme celles de Dorothée Dussy explorent les processus qui conduisent à taire l’inceste au sein des groupes et des familles : les appréhender constitue un enjeu majeur dans l’évolution de notre société.
Nos espaces thérapeutiques sont les témoins directs des dynamiques incestueuses, de leurs effets dans les liens familiaux mais aussi institutionnels. Ce sont des lieux de traitement de ce qui est impensable et pourtant s’agit, des espaces où tente de se dire ce qui paraît indicible.
L’incapacité à représenter et à nommer ces expériences caractérise les cliniques de l’inceste, comme l’a théorisé Éric Calamote ; c’est le cas également des cliniques de l’incestuel. Ce concept de Paul-Claude Racamier est venu éclairer d’autres formes agies de modalités de liens indifférenciés : l’individuation et la subjectivation s’y heurtent à des défenses massives du sujet et du groupe, sur fond de traumatisme familial.
De l’incestualité qu’Albert Ciccone qualifie d’« ordinaire » aux formes d’incestualités pathogènes décrites par Jeanne Defontaine, les travaux du colloque tenteront d’approcher, là aussi, les processus groupaux à l’œuvre dans ces cliniques.
Rens. : www.adtfa.org, 04 91 55 03 15, adtfa@orange.fr
