Colloque organisé par l’association @psychanalyse
L’éthique concerne une question fondamentale en psychanalyse. Lacan en a fait un thème
majeur et l’a placé, à la suite de Spinoza, comme une réponse possible au malaise dans la
culture. L’éthique, centrale au coeur de la cure, est étroitement liée au désir de l’analyste qui la
dirige à partir du transfert, à la fois le levier de guérison de la névrose, mais aussi quelquefois
son plus grand obstacle. Lacan avait évoqué le désir de l’analyste et tant que désir averti, désir
plus fort que les autres désirs qui peuvent animer l’analyste. L’éthique engage donc la
responsabilité de l’analyste dans son acte, tant au niveau individuel qu’au niveau du collectif.
Lorsque les progrès moraux et éthiques d’une civilisation ne sont pas à la hauteur des progrès
scientifiques, le décalage imposé ne fait qu’accentuer les difficultés et provoquer des crises,
comme celle que nos sociétés traversent actuellement. Le monde contemporain est marqué par
l’apparition de nouvelles souffrances, de nouveaux symptômes liés en grande partie au déni de
la réalité psychique et de la vie de l’esprit. Traitement de masse imposé au sujet de l’ère digitale
et numérique créant esseulement, haine et « oubli de soi » annoncé par Hannah Arendt,
revendications identitaires en tout genre du sujet désarrimé ; montée de la haine, du rejet de
l’autre et des réactions nihilistes destructrices. La récente crise liée à la pandémie du Covid-19
soulève de nouvelles questions éthiques que nous devons aussi interroger.
L’éthique consiste essentiellement, disait Lacan, en un « jugement sur notre action » la question
posée étant « Que devons-nous faire pour agir d’une façon droite, étant donnée notre condition
d’homme »
Cette journée de colloque va aborder les différentes questions concernant l’éthique et le malaise
contemporain, de façon à oeuvrer contre les mécanismes de régression qui nous entrainent vers
les registres du réel, l’archaïque et le pulsionnel, et penser un monde humainement habitable.