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Pour assumer une fonction soignante et s’investir dans une relation d’aide, le soignant doit être suffisamment confiant dans ses propres capacités. Un déséquilibre de cette dimension peut se répercuter sur les soins.
Pour construire la confiance dans une équipe de soin, le cadre de santé doit combiner avec habileté la cohérence de son discours, le réalisme, la mobilisation de ce qu’il dit, en lien avec ce qu’il est, et la reconnaissance éthique de chacun des acteurs.
Jean-Jacques, un patient qui souffre de schizophrénie, considère Louis, son infirmier référent, comme une « personne de confiance » à prévenir en cas de besoin. Quel sens donner à cette appellation ? Comment se tisse un tel lien et quelle histoire permet-il d’écrire ?
Abdel, placé en chambre d’isolement, vocifère et frappe contre la porte. Un infirmier expérimenté s’oppose à un jeune collègue intérimaire sur l’attitude à adopter et décide de faire confiance à ce patient très agité. L’occasion de « faire fleurir un petit moment de bonheur » et d’interroger la place de la confiance dans cet environnement.
Hospitalisé sans son consentement, en chambre d’isolement, Franck demande à un infirmier de le laisser sortir un moment pour fumer. Ce dernier lui accorde un « crédit de confiance » et accède à sa demande. Cette clinique de la confiance reste le cœur du métier d’infirmier.
Plus de treize ans après sa création, le dispositif légal de la personne de confiance n’a toujours pas pleinement trouvé sa place dans bon nombre d’établissements de santé mentale, particulièrement pour les patients faisant l’objet de soins sans consentement.
Quelles fonctions sociales assurent la confiance ? Quelles transformations a-t-elle connues dans une société marquée par l’anonymat ?
La confiance implique toujours le risque que le dépositaire ne soit pas à la hauteur des attentes ou pire, qu’il trahisse. La confiance est un défi humain, elle porte toujours en elle une possibilité de non-retour.
La condition première du recueil et de l’identification des signes et des symptômes des états psychotraumatiques est l’attitude d’ouverture du soignant à la souffrance, cachée ou manifeste, et au discours du sujet.
Intervenir auprès de personnes traumatisées expose le soignant à la fatigue de compassion, qui apparaît comme l’effet d’une double contrainte : se sentir en devoir d’alléger la détresse d’un prochain et, en même temps, souffrir devant l’intensité de sa douleur.