Opposition du HCE à la proposition d’aidants sexuels pour les personnes handicapées

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Alors que la secrétaire d'État Sophie Cluzel s'est déclarée « favorable à l'accompagnement à la vie sexuelle » des personnes handicapées par « des assistants », un « sujet tabou » sur lequel elle a saisi pour avis le Comité consultatif national d'éthique (CCNE), le Haut comité à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCE) s'oppose fermement dans un communiqué à cette proposition.

" Le HCE s’oppose fermement à la proposition d’aidant.es sexuel.les pour les personnes handicapées. Légaliser l’achat de services sexuels serait contraire à notre législation contre l’achat de prostitution.

La création d’aidant.e.s sexuel.les, c’est-à-dire d’hommes mais surtout de femmes, formé.es et employé.es pour fournir des « prestations » sexuelles, est une forme de légalisation de la prostitution alors que la France s’est engagée à combattre l’exploitation sexuelle des êtres humains.

Le HCE rappelle que l’une de ses anciennes membres, la regrettée Maudy Piot, qui fut présidente de l’association Femmes pour le dire Femmes pour agir, déclarait que « la notion d’ « aidant.es sexuel.les » est une mauvaise réponse à un vrai problème : celui des personnes lourdement handicapées qui veulent vivre leur sexualité d’hommes et de femmes dans l’authenticité et la dignité et pouvoir créer une relation amoureuse. Poser comme principe qu’il y a une sexualité spécifique des personnes handicapées qui réclame une réponse spécifique est une erreur et conduit – une fois de plus – à la ghettoïsation du handicap. »

Le HCE exhorte le gouvernement à ne pas dissocier la légitime aspiration de toute personne, quel que soit son état de santé ou de handicap, à une vie affective et sexuelle dans le respect de l’autre combat contre l’exploitation des êtres humains et la marchandisation des corps".