Protoxyde d’azote : attention aux complications thromboemboliques et addictives !

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Face à l’augmentation des cas d’évènements thromboemboliques en lien avec une consommation de protoxyde d’azote, l’Association française des centres d’addictovigilance et la Société française de médecine vasculaire publient une fiche explicative pour alerter les professionnels. Objectif : mieux identifier les intoxications et prévenir les récidives. La prise en charge doit être à la fois vasculaire et addictologique.

Depuis quelques années, les professionnels de santé font régulièrement remonter des informations sur des incidents liés à la consommation de protoxyde d’azote non-médical (lire aussi Le « proto », des cas toujours en hausse). Dans une fiche communiqué, l’Association française des centres d’addictovigilance et la Société française de médecine vasculaire (SFMV) alerte sur l’augmentation du nombre de cas d’évènements thromboemboliques en lien avec cette consommation. Elles rappellent les modes d’utilisation – sous forme de grands contenants appelés bonbonnes à l’aide de ballons de baudruche – et la population, majoritairement jeunes et étudiantes. L’usage se fait dans des contextes festifs, à des fins euphorisantes, ou d’apaisement de la douleur morale.

Le protoxyde d’azote (N2O) semble favoriser la survenue de complications thromboemboliques, principalement veineuses (80 % des cas, notamment embolie pulmonaire, thrombose veineuse profonde, thrombophlébite cérébrale) mais aussi artériels (accident vasculaire cérébral, syndrome de la veine cave supérieure…). Les personnes concernées sont des sujets jeunes, dont plus de la moitié n’a pas de facteur de risque associé, mais qui présentent néanmoins presque systématiquement un déficit fonctionnel en vitamine B12 responsable d’une hyperhomocystéinémie. Des effets indésirables neurologiques sont associés dans près d’un cas sur deux (notamment des neuropathies périphériques et des scléroses combinées de la moelle).

Les sociétés savantes précisent que « la première étape est l’identification de l’intoxication », puis la prévention de la d’évènements vasculaires liés à la consommation de N2O qui repose sur l’arrêt total de sa consommation. La prise en
charge doit donc être multidisciplinaire : vasculaire et addictologique.

• Consulter la fiche communiqué Complications thromboemboliques associés au protoxyde d’azote non médical, juillet 2025, en pdf