La thérapie horticole efficace dans l’anxiété

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Une étude menée au pôle psychiatrie du CHU de Saint-Etienne par des infirmières montre l’efficacité de séances d’hortithérapie sur l’anxiété. Une approche complémentaire facile à mettre en place pour améliorer le bien-être des patients hospitalisés, quelque soit leur trouble.

Une étude menée par une équipe d’infirmières du pôle de psychiatrie du CHU de Saint-Étienne démontre l’efficacité de la thérapie horticole sur la réduction de l’anxiété des patients. Publié dans la revue Scientifist report (1), ce travail a reçu un financement du Programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale (PHRIP) à hauteur de 269 693 €.

Selon l’Association américaine d’hortithérapie (2), la thérapie horticole se définit comme « l’engagement d’une personne dans des activités de jardinage, facilitée par un thérapeute qualifié, pour atteindre des objectifs thérapeutiques spécifiques ». L’expérimentation a été conduite au Jardin des mélisses construit sur le site de l’hôpital à des fins psychothérapeutiques. Il s’agit d’un essai clinique randomisé, réalisé avec 211 participants répartis en deux groupes, l’un recevant des soins standards et l’autre bénéficiant de l’ajout de deux séances d’une heure trente hebdomadaires de thérapie horticole pendant quatre semaines. Chaque séance était structurée selon le même schéma : accueil, rappel de ce qui avait été réalisé et observé la fois précédente, échauffement (réalisation de quelques mouvements liés aux gestes du jardinage), médiation à thème (désherbage, plantation, paillage, bouturage, arrosage…), nettoyage et rangement des outils, court bilan (tâches réalisées, ressenti des patients, programmation de la séance suivante). Deux infirmières expérimentées encadraient de petits groupes de 6 patients.

Les résultats ont donc mis en évidence une réduction significative de l’anxiété dans le groupe ayant bénéficié de cette intervention, mesurée à l’aide de l’échelle Hospital Anxiety and Depression Scale-Anxiety (HADS-A). Cette approche complémentaire pourrait s’avérer une solution efficace et peu coûteuse pour améliorer le bien-être des patients hospitalisés, quel que soit leur trouble. En réduisant l’anxiété, la thérapie horticole pourrait également diminuer la consommation d’anxiolytiques et raccourcir la durée d’hospitalisation. Du côté des perspectives, les soignantes du Jardin des mélisses ont contribué à élaborer le programme du Diplôme universitaire (DU) « Santé et Jardins » de l’université de Saint-Etienne dans lequel elles enseignent.

1– Joubert A, Jankowski-Cherrier B, Rossi A, Teyssier L, Suraud V, Presle E, Pommier R, Massoubre C, Verot E. Impact of horticultural therapy on patients admitted to psychiatric wards, a randomised, controlled and open trial. Sci Rep. 2024 Jun 22;14(1):14378. doi: 10.1038/s41598-024-65168-0. PMID: 38909093; PMCID: PMC11193794. 2– Voir le site www.ahta.org/ahta-definitions-and-positions.

• E. Vérot et C. Massoubre. Contact : Elise Vérot, Responsable du Département des sciences infirmières et techniques en Santé (DSITS)/ recherche paramédicale CHU Saint-Etienne, elise.verot@univ-st-etienne.fr