N° 292 - Novembre 2024

Psychoéducation du TDAH, première étape des soins

Auteur(s) : Lucia Romo, psychologue clinicienne et professeure universitaire, Pierre Taquet, psychologue clinicien, docteur en psychologieNbre de pages : 6
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Le TDAH nécessite une prise en charge multimodale, qui repose en première intention sur des approches non médicamenteuses, en particulier psychoéducatives. Présentation du programme « Procrastination, attention, concentration » (PAC).

Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental défini par des symptômes d’inattention, d’hyperactivité et d’impulsivité (McCarthy et al., 2009). Selon les critères du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5-TR, APA, 2023), sa prévalence est estimée entre 2 % et 9 % chez les enfants d’âge scolaire et entre 3 et 4 % chez les adultes. Chez ces derniers, il se traduit par une altération de l’attention soutenue, des difficultés dans l’inhibition de la réponse, une faible résistance à la distraction et/ou une hyperactivité par rapport aux pairs du même âge et de l’impulsivité (Barkley et al., 2002), critères devant être présents avant l’âge de 12 ans. La prise en compte d’un plus grand nombre de caractéristiques cliniques durant l’enfance permet d’établir un diagnostic plus précis (Vande Voort et al., 2014). Ainsi, en entretien clinique, Pierre, 28 ans, entrepreneur, confie : « J’ai toujours été une personne pleine d’énergie avec beaucoup de projets et de nouvelles idées, mais en même temps, j’avais du mal à finir ce que je commençais. J’étais frustré parfois d’oublier ce qu’on me disait ou de réagir trop vite, mais c’était surtout mes proches que je fatiguais. Ils ne comprenaient pas pourquoi je ne faisais pas plus efforts pour eux. »
Les études sur les familles montrent que le TDAH est un trouble à forte héritabilité (Kooij et al., 2019). Mathieu, 32 ans, avocat, pointe : « J’ai toujours pensé que j’étais comme ça, que cela faisait partie de ma personnalité. À quoi ça pouvait servir de consulter un professionnel ? Quand j’ai eu mon enfant et que nous avons consulté parce que l’école nous avait conseillé de le faire, je suis tombé de haut. Dans les questions des échelles que l’on remplissait pour lui, je me suis reconnu quand j’étais petit.  »

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