Bref échange dans un centre médico-psychologique (CMP) entre Dominique, infirmier, et Jean-Pierre, un usager.
« Bonjour Dominique.
– Bonjour Jean-Pierre, comment allez-vous ?
– Ça va. Anita m’a encore appelé cinq fois cette nuit. C’était juste un chuchotis, elle m’a à peine insulté.
– Il semble qu’elle se calme, non ?
– Oui mais c’est encore beaucoup. Je lui ai demandé de se taire, j’ai compté jusqu’à quinze et je me suis rendormi. Je crois que je vais quand même reprendre mon somnifère. C’est épuisant à la fin.
– C’est ce que votre médecin vous avait suggéré, non ?
– Oui. Je croyais que j’aurais pu m’en passer. Avec tout ce qu’on travaille en psychoéducation, je pensais pouvoir la tenir à distance. C’est une voix qui résiste.
– Vous aussi êtes un résistant, Jean-Pierre.
– J’essaie Dominique. Et vous m’aidez beaucoup. Je viendrai demain vous dire comment ma nuit s’est passée. À plus tard, Dominique.
– À plus tard. »
Peut-on considérer cette séquence comme un entretien ? À partir de quels critères ? Si nous avons accès au contenu, il nous manque le contexte, les objectifs des deux protagonistes, la qualité de leur relation et son histoire. Si nous possédons quelques indices quant au lieu et au rythme de ces rencontres, sans doute régulières, il nous est difficile d’en mesurer réellement l’impact, du point de vue de l’écoutant comme de l’écouté.
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