Dans les formes prolongées de la covid-19, l’implication du système nerveux est importante, pointe l’Académie de médecine. Dans une prise de position, les Sages formulent 4 recommandations, dont la recherche systématique d’un trouble dépressif et/ou anxieux.
Les données disponibles montrent que le virus SARS-CoV-2 présente un potentiel neuro-invasif, que son neurotropisme est relativement limité mais qu’il peut être neuro-virulent chez certains patients. L’atteinte du système nerveux associée à la Covid-19 en phase aigüe se manifeste sous la forme d’encéphalopathies, d’accidents vasculaires cérébraux et d’une possible atteinte du système nerveux périphérique.
L’implication du système nerveux est importante dans les formes prolongées. Désormais reconnu par les autorités de santé, le « Covid long » est identifié comme une affection fréquente compliquant l’évolution de l’infection par le SARS-CoV-2. Son expression clinique, polymorphe et parfois déroutante, interroge sur son mécanisme. Les modes d’expression clinique suggèrent une large participation du système nerveux au-delà d’une plainte cognitive quasi-omniprésente. Sur ce plan, on peut retenir :
– La discrétion voire l’absence de déficit neuropsychologique à l’échelle des populations étudiées ;
– La prééminence de troubles attentionnels, les plus fréquents parmi les items déficitaires lorsqu’ils existent ;
– La concomitance d’éléments anxieux et/ou dépressifs en proportion non négligeable.
Dans ce contexte, la réalité de patients victimes d’atteintes neurologiques aigües et de patients atteints de COVID long
invite :
– à un effort de recherche coordonné pour identifier les différents mécanismes impliqués,
– au dépistage de déficit cognitif devant une plainte cognitive,
– à la recherche systématique d’un trouble dépressif et/ou anxieux,
– à une prise en charge spécialisée multidisciplinaire au sein de laquelle le médecin traitant doit jouer un rôle clé.