Selon Winnicott, « un bébé tout seul, ça n’existe pas » (1). Par analogie, nous pouvons affirmer qu’« un soignant tout seul, ça n’existe pas » : il se réfère à d’autres, à ses collègues, à l’institution, mais aussi à des modèles théoriques et des maîtres à penser. Cependant, au niveau de l’institution, il n’est pas toujours facile de créer une enveloppe contenante pour les patients. La déliaison est toujours susceptible d’être à l’œuvre. Comme le corps du patient souffrant de psychose, nos établissements sont en proie au risque de morcellement des propositions de soins et de désarticulation du collectif. Les pathologies des patients se projettent sur l’institution, et une partie de notre travail consiste donc à traiter ce qui peut l’attaquer pour continuer à soigner.
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