L’anorexie mentale est un trouble des conduites alimentaires qui touche essentiellement les femmes (dans sa forme classique, 1 jeune homme pour 9 jeunes femmes). Sa prévalence au cours de la vie est de 1,4 % chez les femmes et 0,2 % chez les hommes. Le taux de suicide associé est le plus important de toutes les maladies psychiatriques.
Le diagnostic de l’anorexie mentale repose sur des critères cliniques précis, issus des classifications internationales (CIM 11 et DSM 5) qui font référence entre autres :
– à la façon de s’alimenter (restriction ou boulimie…) ;
– au poids (Indice de masse corporel IMC inférieur à 17,5 kg/m2) ;
– à la perception de soi (dysmorphophobie…).
À la frontière de la médecine somatique et psychiatrique, ces troubles sont d’origine plurifactorielle. Néanmoins, des travaux récents montrent qu’ils sont également liés à des processus biologiques et\ou à une vulnérabilité génétique. On tend à les rapprocher des conduites addictives, les mêmes circuits de la récompense étant activés. Mais la peur, très présente sous forme d’anxiété et la quête de contrôle, rend l’anorexie rend singulière. Elle impacte le corps et vient modifier la capacité à être en lien avec autrui. Le patient est enfermé dans des préoccupations qui vont de l’assiette au corps et du corps à l’assiette. Dans ce va-et-vient psychique, la parole de l’autre est souvent réduite au silence, elle n’est plus entendue ni partagée, pas plus que la prise alimentaire : la plupart du temps le patient préfère manger seul.
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