La Lettre du Groupement de coopération sanitaire pour la recherche et la formation en santé mentale (GCS) a interviewé le Pr Arouna Ouedraogo, Chef de Service de Psychiatrie au CHU Yalgado Ouédraogo, Ouagadougou au Burkina Faso. Il explique que le terrorisme et la précarité au sein du pays impactent fortement la santé mentale de la population. Pour aider les habitants, des Conseils locaux de santé (CLSM) ont été mis en place dans plusieurs villes du pays, avec le soutien du Centre collaborateur de l’OMS pour la santé mentale (CCOMS). D’autres projets sont en cours pour améliorer la santé mentale des Burkinabè. Une interview à retrouver sur le site du GCS
• Alors que le Burkina Faso est en proie aux attentats djihadistes, constatez-vous une recrudescence des consultations liées à des problèmes de santé mentale dans votre service ? Quel retentissement ont ces événements sur la santé mentale de la population ?
Les recours aux soins pour des problèmes de santé mentale augmentent au fil du temps dans mon service. Les raisons sont certes multiples mais la part du contexte sécuritaire me semble prépondérante. En termes de retentissement, il faut admettre que la récurrence des attaques terroristes constitue des évènements éprouvants qui concernent en premier les forces de défense et de sécurité, les volontaires pour la défense de la patrie (supplétifs civils), les populations civils victimes directs ou témoins de ces attaques. En raison du nombre important de morts et de personnes déplacées internes occasionnées par ces attaques récurrentes, c’est la population burkinabè tout entière qui est endeuillée. Par conséquent, la détresse psychologique, les syndromes psychotraumatiques, et d’une manière générale les autres réactions pathologiques prennent un relief particulier. (…)
Rens. : http://www.recherche-sante-mentale.fr/, Lettre du GCS, 14 octobre 2022