La cellule nationale Covid psy s’est réunie récemment pour faire un point d’actualité sur l’épidémie relative au SARS-CoV-2, échanger sur les problématiques des établissements autorisés en psychiatrie en lien avec le Covid -19 depuis cet été, partager les recommandations sanitaires en vigueur et au niveau local, enfin discuter de la stratégie vaccinale.
Une enquête flash construite par la Conférence des Présidents de CME de CHS a été adressée aux établissements autorisés en psychiatrie principalement les EPSM et CHS. L’enquête était anonyme, elle s’est déroulée du 3 au 5 octobre 2022, et la cible du questionnaire concernait les PCME. L’analyse s’est faite par région.
- Concernant l’épidémie, les taux d’incidence et le nombre de cas positifs augmentent sans pour autant atteindre, à ce stade, un pic comparable aux précédents des 7 dernières vagues. Le variant Omicron est désormais prépondérant. Les nombres de cas graves, les hospitalisations et admissions en soins critiques de patients avec infection SARS-CoV-2 n’ont pas encore d’impact majeur sur le système de santé.
- Pour les établissements autorisés en psychiatrie, bien qu’on puisse relever des hétérogénéités d’organisation en fonction de la circulation du virus sur différents territoires, il est difficile d’objectiver une relation de causalité entre l’absentéisme des soignants et l’infection au COVID-19.
- La majorité des établissements a maintenu l’obligation du port du masque pour les professionnels et patients (97%) en hospitalisation complète avec des variations sur l’ambulatoire où le port du masque reste suggéré voire incité en fonction de certaines situations cliniques. Quant aux gestes barrières et à l’utilisation de solution hydroalcoolique, ils restent bien présents et régulièrement rappelés.
- L’enquête flash de la conférence identifie des contaminations beaucoup plus nombreuses chez les patients que chez les soignants puisque les patients sont systématiquement dépistés à chaque admission ou à l’occasion d’examens ou de consultations spécialisées voire en fonction des signes cliniques suspects de Covid. Il est difficile de connaitre l’ampleur des contaminations chez les soignants.
- L’ensemble des activités ont été maintenues sans la mise en place de jauge particulière. En revanche, la tension sur les ressources humaines de cause multifactorielle a amené certains établissements à réduire voire à fermer des lits d’hospitalisation à temps complet ou partiel. A ce jour, les impacts sur les lits et l’absentéisme des soignants mériteraient une étude plus approfondie.
Une nouvelle campagne de vaccination est lancée par le ministère de Santé et de la Prévention qui rappelle les enjeux de la campagne vaccinale à l’entrée de l’automne pour le public fragile et dans la le cadre de la circulation toujours forte du virus ; une liste des personnes cibles prioritaires a été publiée. Des vaccins bivalents, adaptés aux variants actuellement en circulation (Omicron), sont utilisés préférentiellement dans le cadre de cette campagne.
Les patients souffrant de troubles psychiques sont inclus dans la cible de cette nouvelle campagne de vaccination, qui vise tous les patients à risque de forme grave de Covid-19, dont ces patients, conformément à la position de la Haute Autorité de santé (recommandations du 1er mars 2021). En outre, lors du point vaccination du 7 octobre organisé par le Ministère de la Santé et de la Prévention, et comme l’a aussi indiqué le Ministre François Braun à plusieurs reprises, la souplesse doit être de mise afin de permettre à toutes les personnes qui le souhaitent de bénéficier d’une vaccination avec les vaccins, sous réserve d’un délai de 6 mois après la dernière dose dans le cas des patients non immunodéprimés, hors EHPAD ou USLD et âgés de moins de 80 ans. En cas d’infection récente, un délai de 3 mois doit être respecté avant une nouvelle injection, en respectant le délai de 6 mois post-injection. Il revient aux professionnels de santé vaccinant de prioriser si besoin les personnes à risque par rapport à celles qui ne le sont pas et qui souhaiteraient se faire vacciner, en fonction des stocks de vaccins dont ces derniers disposent.
Cette campagne automnale concerne également les professionnels des secteurs de la santé et du médico-social, qui sont invités à recevoir une injection dans le même délai de 6 mois. Elle a aussi vocation à s’articuler avec la campagne contre la grippe. En termes de santé publique, les deux vaccinations sont nécessaires pour les personnes fragiles.
Il est donc important pour les nombreux professionnels de santé impliqués dès le début de la crise sanitaire de poursuivre cet effort d’accompagnement, de pédagogie et de conseils personnalisés auprès des personnes souffrant de troubles psychiques. Les acteurs de la psychiatrie doivent continuer à encourager la dose de rappel anti Covid ainsi que la vaccination contre la grippe.
Les lieux de vaccination doivent être connus de tous et autant possible les patients doivent être accompagnés vers ces lieux.
Communiqué de presse, cellule Nationale Covid Psy, 6 octobre 2022