Comité de suivi de la pratique avancée infirmière : état des lieux et freins à lever

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Le premier comité de suivi du déploiement de la pratique avancée infirmière (IPA) s'est tenu le 3 mars dernier. La DGOS a ainsi rassemblé toutes les parties prenantes, institutions, représentants sanitaires, syndicats médicaux et infirmiers, ordres professionnels, Conseil nationaux professionnels, centre de santé et maisons de santé pluriprofessionnelles, étudiants en soins infirmiers, soit quelque 70 personnes pour une session de travail de trois heures. La finalité étant de dresser un premier bilan du déploiement des IPA dans le système sanitaire français et son intégration dans l'organisation de l'offre de soins mais aussi d'identifier les freins à lever...

Rappelons que les orientations de ce comité de suivi ont été fixées par le Ségur de la Santé, au travers de sa mesure 6, donnant ainsi les principales pistes sur lesquelles le comité devait apporter sa réflexion, à savoir pour la DGOS "accélerer le déploiement des IPA par l'accès à la formation et par l'engagement d'une réflexion sur le premier recours."  

"Simplifier l'accès à la formation et au métier d'infirmier de pratique avancée et augmenter le nombre de places de formation avec un objectif de 3000 IPA en 2022 puis 5000 en 2024."

Outre des retours d'expériences qui ont apporté du concret sur le rôle et la place des IPA à l'hôpital ou en centre de santé, quelques données chiffrées ont été présentées par la DGOS :

– taux par mention des diplômes d'Etat en Pratique Avancée (DEIPA) listés au tableau ordinal : 52% mention pathologies chroniques stabilisées ; 29% mention oncologie et hépato-oncologie ; 13% mention maladie rénale chronique, dialyse et transplantation rénale ; 6% mention santé mentale ;

– concernant les données relatives aux étudiants IPA, on observe la nette montée en charge : 324 en 2018/2019 ; 798 en 2019/2020 ; 1372 en 2020/2021.

La DGOS a également présenté les premières limites à l'extension du dispositif identifiées, a savoir, concernant l'exercice, des difficultés d’intégration et de reconnaissance au sein des lieux d’exercice, une rémunération forfaitaire en ville ne permettant pas d’avoir un exercice exclusif, ainsi qu'une réticence des autres professionnels, en particulier médicaux, mais aussi infirmiers eux-mêmes. Quant à la formation des IPA, trois facteurs limitants émergent : le coût de l’inscription universitaire et la perte d’activité pour les IDE libérales, une offre de places encore trop limitée malgré son étendue nationale et une problématique ultra-marine avec une implantation dans les DOM inexistante.

"Renforcer le rôle de premier recours des IPA en permettant aux patients de les consulter directement et en élargissant leur périmètre d'action."

Pour lever ces freins, plusieurs axes de travail ont été définis : évolution du métier IPA et élargissement des compétences, employabilité et modèle économique, notamment pour les IDEL, rôle des IPA dans le premier recours, attractivité de la formation, ouverture à d'autres domaines (urgences dès la rentrée 2021).

Julie Devictor, Présidente du Conseil national professionnel des infirmiers en pratique avancée, a rappelé en effet que bien que cette nouvelle voie professionnelle ouvre de très belles perspectives pour la profession infirmière, "tout est à construire", soulignant un modèle économique "peu attractif, voire inadapté", une absence de possibilité d'intervenir "directement ou en premier recours", un cadre réglementaire "trop contraint pour les actes" et une "hétérogénéité de la formation." Julie Devictor a affirmé que l'ensemble des représentants des IPA "portent des propositions constructives pour faciliter le déploiement de la pratique avancée et qu'un travail collaboratif est engagé depuis deux ans pour échanger, informer, aculturer. La pratique avancée doit permettre d'améliorer les parcours de soins, d'optimiser l'accès aux soins et de renforcer les politiques de prévention". Pour cela, a-t-elle conclu, "elle doit se penser comme innovante dans le système de santé."

Des pistes d'évolutions seront discutées dans les prochains mois à venir, selon la DGOS. En effet, le comité de suivi doit se réunir au rythme de deux sessions annuelles. Prochaine date prévue à l'été 2021.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Comité de suivi de la pratique avancée infirmière : entre état des lieux et freins à lever

Le premier comité de suivi du déploiement de la pratique avancée infirmière (IPA) s'est tenu le 3 mars dernier. La DGOS a ainsi rassemblé toutes les parties prenantes, institutions, représentants sanitaires, syndicats médicaux et infirmiers, ordres professionnels, Conseil nationaux professionnels, centre de santé et maisons de santé pluriprofessionnelles, étudiants en soins infirmiers, soit quelque 70 personnes pour une session de travail de trois heures. La finalité étant de dresser un premier bilan du déploiement des IPA dans le système sanitaire français et son intégration dans l'organisation de l'offre de soins. Rappelons que les orientations de ce comité de suivi ont été fixées par le Ségur de la Santé, au travers de sa mesure 6, donnant ainsi les principales orientations sur laquelle le comité devait apporter sa réflexion, à savoir pour la DGOS "accélerer le déploiement des IPA par l'accès à la formation et par l'engagement d'une réflexion sur le premier recours."  

"Simplifier l'accès à la formation et au métier d'infirmier de pratique avancée et augmenter le nombre de places de formation avec un objectif de 3000 IPA en 2022 puis 5000 en 2024."

Outre des retours d'expériences qui ont apporté du concret sur le rôle et la place des IPA à l'hôpital ou en centre de santé, un état des lieux a été présenté par la DGOS :

– taux par mention des diplômes d'Etat en Pratique Avancée (DEIPA) listés au tableau ordinal : 52% mention pathologies chroniques stabilisées ; 29% mention oncologie et hépato-oncologie ; 13% mention maladie rénale chronique, dialyse et transplantation rénale ; 6% mention santé mentale ;

– concernant les données relatives aux étudiants IPA, on observe la nette montée en charge : 324 en 2018/2019 ; 798 en 2019/2020 ; 1372 en 2020/2021.

La DGOS a présenté les premières limites à l'extension du dispositif qu'elle a identifiées, a savoir concernant l'exercice, des difficultés d’intégration et de reconnaissance au sein des lieux d’exercice, une rémunération forfaitaire en ville ne permettant pas d’avoir un exercice exclusif, ainsi qu'une réticence des autres professionnels, en particulier médicaux, mais aussi infirmiers eux-mêmes. Quant à la formation des IPA, trois facteurs limitants émergent : le coût de l’inscription universitaire et la perte d’activité pour les IDE libérales, une offre de places encore trop limitée malgré son étendue nationale et une problématique ultra-marine avec une implantation dans les DOM inexistante.

"Renforcer le rôle de ptremier crecours des IPA en permettant aux patients de les consulter directement et en élargissant leur périmètre d'action."

 

 

 

 

Le coût de l’inscription universitaire et de la perte d’activité pour les IDE libérales

•Une offre de places encore trop limitée malgré son étendue nationale

•La problématique ultra-marine et une implantation dans les DOM inexistante