Née aux Pays-Bas, Astrid Steenbrink vit et travaille en France. Après des études de dessin puis d’architecture d’intérieur, elle se consacre à la peinture. Le processus qui la conduit à ces toiles passe par la photographie : « Avec un appareil discret, j’explore les villes de mon quotidien. Je me mets en retrait du monde et je le regarde. Par une sorte “d’ennui actif” pendant lequel mes sens sont en éveil, je me laisse envahir par ce que je vois. Je recueille des impressions, des images, des gestes, des mouvements, des pas de fuite, une élégance… »
À l’issue de cette imprégnation, l’artiste choisit des fragments qui deviendront les supports de ses tableaux. Puis elle reconstruit, hors champs, par des attitudes, des mouvements, des destins imaginaires… Qui sont-ils ? Qui aiment-ils ? Par quels rêves leurs pas sont-ils animés ? Ses portraits sans visage sont très intrigants. Colorés, lumineux, ils témoignent de la vie et de l’absence, poétiques et généreux, ils parlent de l’humanité et de la vulnérabilité humaine.
Astrid Steenbrink utilise deux techniques distinctes, la peinture ou l’encre. « Je travaille la peinture à l’huile sur un fond foncé, je laisse aller mon fusain et je peins ensuite à l’huile par couches successives jusqu’à trouver les bonnes vibrations de couleur à l’aide de couteaux qui font des traces plus droites, plus marquées. Lorsque je choisis l’encre, je travaille sur fond blanc avec une plume trempée dans l’encre noire profond. Je gratte, je hachure. La trace est définitive. Se tromper, être déçue implique de tout recommencer. »
Tournée vers les autres, Astrid Steenbrink s’est engagée avec l’association de l’Arche, lieu de vie qui accueille des personnes adultes en situation de handicap mental.
« Je partage avec eux mon savoir-faire de peintre dans des activités artistiques. Leurs regards, leurs différences poussent à être encore plus créatifs, et en même temps bousculent toutes nos certitudes. »
En savoir plus : www.astrid-steenbrink.com Instagram : astridsteenbrink
Astrid Steenbrink a collaboré avec la revue pour le n°250, Ados et jeunes adultes reclus à domicile.