Les Français peinent à envisager la protection juridique au grand-âge

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Tutelle, curatelle, mandat de protection future, habilitation familiale… autant de dispositifs juridiques qui permettent de protéger une personne devenue vulnérable ou d’en anticiper par avance les conséquences. France tutelle présente un baromètre sur le regard des Français sur ces dispositifs, encore largement méconnus.

L’Association France Tutelle dévoile les résultats de son premier baromètre sur le degré de connaissance, la perception, le vécu, les attentes et les attitudes des Français face aux mesures de protection juridique et, plus globalement, face à l’anticipation et à la projection de leur propre vulnérabilité ou celle d’un proche. L'enquête a été réalisée par l’Institut d’Etudes Opsio en juillet 2019 et comportait en deux volets : un volet quantitatif par questionnaire auprès de 1009 personnes de plus de 18 ans (selon un échantillon représentatif) et un volet qualitatif par entretien auprès de 15 personnes exerçant ou ayant exercé la fonction d’aidant-tuteur familial.

Abordant des thématiques inédites ou peu documentées en France, ce baromètre interpelle à plusieurs titres.

– Premièrement, force est de constater que les Français, encore aujourd’hui, ne connaissent pas ou très peu ces dispositifs juridiques. Qu’est-ce que la tutelle, la curatelle, le mandat de protection future ou l’habilitation familiale ? À qui, pour qui et dans quelles situations ces mesures peuvent-elles être utiles ? Comment sont-elles mises en place ? Spontanément, près de 6 personnes interrogées sur 10 ne savent pas citer de dispositifs d’aide aux personnes vulnérables.

– Deuxièmement, la vulnérabilité d’un proche et, encore plus, sa propre vulnérabilité demeurent des situations singulières dans lesquelles il peut s’avérer parfois complexe de se projeter. Or, ne pas prévoir, ne pas anticiper, n’est-ce pas prendre le risque de subir les conséquences collatérales d’une éventuelle vulnérabilité à venir ? 34% des personnes interrogées ne se sentent pas concernées par la vulnérabilité ou la perte d'autonomie.

– Troisièmement, il est encore rare que le proche aidant qui accompagne une personne vulnérable ait connaissance de ses droits. De même, le non-recours à certaines des aides extérieures, pourtant existantes, demeure encore fréquent, bien plus parce que le besoin d’aide s’avère sous-estimé par l’aidant que par manque d’information sur leur existence.

– Enfin, quatrièmement, en plus d’être un proche aidant, une part non négligeable de la population française, estimée à plus de 400 000 personnes, assume le rôle de tuteur familial avec de lourdes responsabilités.

Dans un contexte de vieillissement de la population et d'actualités législatives sur les proches aidants, ce baromètre vise à « éclairer l’ensemble des acteurs concernés et les décideurs politiques sur les priorités à mettre en œuvre pour davantage sensibiliser le grand public à l’existence de mesures juridiques susceptibles de les protéger et d’anticiper ces situations. »

  • Regard(s) des Français sur la vulnérabilité et la protection juridique de leur proche. Connaissance, Perceptions, Vécus, Attentes, Attitudes. Baromètre 2019, France tutelle, novembre 2019, lire la synthèse en pdf.