Une cartographie de la perte d’autonomie des personnes âgées de plus de 75 ans vivant à domicile se dessine avec ce travail de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Basé sur l’enquête nationale «?Vie quotidienne et santé?», réalisée en 2014-2015 auprès de 167 000 personnes, il compare divers indicateurs de limitations fonctionnelles, restrictions d’activités ou recours à des aides professionnelles et de l’entourage.
Ainsi, dans l’Ouest de la France (Bretagne, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire), jusqu’aux départements de l’Ouest de l’Ile-de-France, les prévalences de la perte d’autonomie à domicile sont faibles. Elles s’accompagnent d’un faible recours à l’aide professionnelle et de l’entourage. À l’inverse, les départements ultra-marins, le nord et le nord-est de la France, et une grande partie de la moitié sud de la France combinent de fortes prévalences de la perte d’autonomie à domicile et un fort recours à l’aide. Les limitations cognitives sont plus fréquentes dans les départements du sud, alors que les prévalences des limitations physiques sont plus élevées dans le nord et le nord-est de la France.
Ces disparités de besoins et de recours à l’aide peuvent être liées à l’offre proposée sur le territoire pour prendre en charge la perte d’autonomie. Les territoires où le taux d’équipement en établissements est faible ont une prévalence des incapacités à domicile forte. Les départements où l’aide professionnelle à domicile est importante sont aussi ceux où les besoins sont élevés. Par ailleurs, les départements affichant un taux de pauvreté élevé ont aussi un taux élevé d’incapacité à domicile, notamment en termes de limitations cognitives.
- La perte d’autonomie des personnes âgées à domicile. Quelles disparités entre départements ? Les Dossiers de la Drees, n°34, avril 2019, à télécharger sur le site de la Drees