Dans le contexte actuel de crise des opioïdes en Amérique du Nord, l’augmentation du nombre de décès par overdoses (OD) en France, même si elle n’a évidemment pas la même ampleur, doit néanmoins appeler des réponses rapides pour juguler cette tendance. Pour l’essentiel ce sont les médicaments opioïdes (médicaments de substitution et médicaments antalgiques) qui sont impliqués, devant même l’héroïne.
La Fédération Addiction a constaté plusieurs dysfonctionnements et propose plusieurs actions.
Le constat :
– La disponibilité en médecine de ville d'un seul médicament de substitution aux opiaciés (MSO) ne permet pas aux médecins généraliste de disposer de l'intégralité des réponses médicamenteuses aux problèmes d'addiction à ces drogues.
– Les difficultés d’accès au traitement par la méthadone contribue à entretenir les recours des usagers à la méthadone de rue ou au sulfate de morphine, achetés dans les circuits informels hors de tout cadre thérapeutique et de tout suivi, avec des risques élevés d’OD du fait de leur toxicité notamment chez des sujets naïfs ou à la tolérance réduite.
– L’obligation de s’adresser à un établissement de santé pour initier le traitement par méthadone participe à l’engorgement des files actives qui en rend difficile l’accès et nuit à la diversité des réponses.
Les actions à mettre en place :
– Un élargissement de la palette des MSO disponibles (substitution injectable telle que Buprénorphine haut dosage injectable, héroïne médicalisée)
– L’ouverture de la primo-prescription de la méthadone à la médecine de ville et la formation à la prescription des MSO et des opioïdes antalgiques
– Une réaffirmation des missions des CSAPA, pour clarifier leur fonction et leur place dans l’agencement des réponses
– L’accès facilité pour les publics vulnérables aux dispositifs de réduction des risques et à la Naloxone
– Des mesures dédiées pour réduire les intoxications pédiatriques