Formation des internes en psychiatrie : halte à certains monopoles aux dépens de services de Psychiatrie Publique

FacebookXBlueskyLinkedInEmail
Six syndicats de praticiens hospitaliers (CMH, INPH, CPH) et de la psychiatrie publique (IDEPP, SPEP, SPH) s'alarment dans un communiqué commun, de la baisse du nombre d'agréments accordés aux divers services de psychiatrie de secteur accueillant les internes en formation. Ils redoutent un monopole universitaire dans les stages aux dépens des services de psychiatrie publique (hôpitaux de jour, centres médico-psychologiques, centre d'accueil thérapeutique à temps partiel, soins aux détenus…)
 
"Les soins hospitaliers, avec ou sans consentement, les Centres Médico-Psychologiques, les Urgences, la réhabilitation psycho-sociale, les Hôpitaux De Jour, les CATTP, l’éducation thérapeutique, les soins aux détenus, les Conseils Locaux en Santé Mentale, les psycho-traumatismes des attentats, la prévention du suicide, la précarité, les migrants, les Programmes hospitaliers de recherche clinique (PHRC)… voilà les terrains de stages et d’activités de formation que les services de Psychiatrie de secteur apportent aux internes de spécialité, encadrés par des Praticiens Hospitaliers expérimentés àvalences reconnues!
Or, depuis la récente réforme du troisième cycle des études médicales, nous observons un phénomène grave et inquiétant : les commissions de qualification des Agences régionales de santé (ARS) présidées par des universitaires réduisent de manière conséquente le nombre d’agréments accordés auxservices de Psychiatrie de secteur aussi bien pour les internes «ancien» ou «nouveau»régime.
Pire encore : les commissions d’attribution des ARS, toujours présidées par des universitaires, ne mettent plus au choix les postes d’interne dans les services de Psychiatrie de secteur, même quand ces derniers ont obtenu leur agrément ! Il n’y a ainsi presque plus de services de Psychiatrie qui reçoivent des internes «phase socle» et de moins en moins qui reçoivent des internes «ancien» régime ou en «phase de consolidation nouveau régime».
Cette situation est doublement pénalisante:
-Les internes sont privésd’une grande diversité de stages deformation et d’expérienceclinique et thérapeutique.
-Les établissements hospitaliers sont moins connus et par conséquent les jeunespraticiens y postuleront moins, ce qui va entrainer une paupérisation de notrepersonnel médical etaffaiblira le maillage territorial.Cette situation de monopole de la formation des internes en Psychiatrie est inacceptable!
Les organisations syndicales signataires sont prêtes à œuvrer, en coopération avec les ARS etles conférences des PCME, pour établir une équité dans la formation des internes en Psychiatrie".
 
Norbert SKURNIK
Président de la Coordination Médicale Hospitalière (CMH)
Rachel BOCHER
Présidente de l’Intersyndicale Nationale des Praticiens Hospitaliers (INPH)
Jacques TREVIDIC
Président de la
Confédération des Praticiens des Hôpitaux (CPH)
Stéphane BOURCET
Président de l’Intersyndicale de la Défense de la Psychiatrie Publique (IDEPP)
Michel TRIANTAFYLLOU
Président du Syndicat des Psychiatres d’Exercice Public (SPEP)
Marc BETREMIEUX
Président du Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH)