La Poire en bois : la schizophrénie vécue par un frère

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« Les hospitalisations s’enchaînent, sans que jamais les médecins ne donnent à mes parents un diagnostic précis ; diagnostic qu’ils n’ont pas envie d’entendre.
Mon frère, comme beaucoup de personnes schizophrènes, a de multiples difficultés à assumer la vie quotidienne, et surtout ses émois psychiques. Il n’arrive pas à faire le tri entre ses perceptions et la réalité, à hiérarchiser ses sentiments et ses pensées ; il ressent beaucoup d’angoisse, qu’il projette sur moi et mes parents. J’essaie de me protéger des crises de mon frère, de m’extirper de son incohérence. Vivre au quotidien avec une personne qui délire et souffre d’hallucinations est très éprouvant et notre écart d’âge et sa position d’aîné me renvoient constamment à la réalité de ses délires »…

Quand, dans une famille, un adolescent est diagnostiqué souffrant de schizophrénie, le cercle  de la maladie aspire soudainement les parents et les frères et sœurs au rythme des bouffées délirantes et des séjours à l’hôpital psychiatrique. La Poire en bois est le récit de la schizophrénie entendue et vue par un cadet écrasé par la culpabilité et le désespoir, car il ne peut y échapper : il est dans l’impossibilité de faire autrement que de vivre avec la maladie psychique de son frère ainé. Et pourtant, en dépit de l’angoisse qui l’étreint, le cadet se construit et accepte cette différence, cette poire en bois, trop grosse, trop grande, trop bizarre…
« Osez en parler ! », tel est le message que Didier Meillerand, l'auteur, veut faire passer avec cet ouvrage, qui a remporté le prix du livre Paroles de patients 2017.