Le Groupe francophone d'études et de formations en éthique de la relation de service et de soin (GEFERS) organise ses XIIèmes Journées Itinérantes Francophones d'Éthique des Soins de Santé sur le thème "Ethique et organisation – L’encadrement de proximité des soins de santé – Les enjeux éthiques d’une pratique porteuse de sens" les 17 et 18 mai 2018, Caveau de Castelnau – Reims (France)
Argumentaire
L’éthique organisationnelle se propose d’étudier l’impact des différents aspects de l’organisation d’une structure sur la relation à l’humain.
- Qu’il s’agisse de l’organisation concrète des pratiques, du management des équipes, de l’espace de liberté des acteurs et de la créativité qui les anime et à laquelle ils peuvent accéder,
- Qu’il s’agisse de l’ambiance qui imprègne les lieux, de l’adéquation de l’architecture, de l’atmosphère qui se dégage des rapports professionnels, de la complémentarité des services,
- Qu’il s’agisse de la synergie des structures, du positionnement dans la cité, de la pertinence de ce qui est mis en œuvre en regard des situations vécues par la population,
- Qu’il s’agisse des modalités de financement, de la vision et de l’ambition des dirigeants, de leurs stratégies et de leurs dépendances aux organes décisionnaires,
- Qu’il s’agisse de l’évaluation de la qualité de ce qui y est produit, de la formation continue des professionnels, des activités de développement voire de recherche auxquelles ils sont associés,
Tout ce qui fait la vie d’un établissement est ainsi propice au questionnement éthique et donc à la visée du bien à laquelle tous ces facteurs concourent ou que ceux-ci peuvent entraver.
Les établissements de soins et de l’action médico-sociale sont fréquemment confrontés à des difficultés dont les causes sont multiples. La finalité humaine de ces organisations semble ainsi parfois négligée au profit des moyens divers que requiert leur fonctionnement. Or, la confusion entre la finalité et les moyens conduit à un déplacement d’intérêt qui peut déboucher sur une banalisation de l’humain, banalisation tant des hommes et des femmes à qui se destinent ces différentes formes de structures, que banalisation des hommes et des femmes qui ont choisi d’y exercer leur métier.
C’est dans ce contexte que se pose avec acuité la question de la place et de la fonction de l’encadrement des professionnels de la relation de soin.
Un encadrement de proximité en vue d’accompagner, de soutenir, d’aider et d’éclairer ces professionnels dont la nature réelle et irréductible du métier exercé les met en présence, jour après jour, face à la complexité de l’humain et de l’intériorité singulière de chacun.
Accompagner des professionnels dont la pratique relève de l’art, un art soignant du singulier, avec toute la sensibilité, l’intelligence de situation, la liberté, la créativité, la générosité tout en maintenant la vigilance éthique qu’un tel art requiert. Néanmoins, la proximité requise par cette fonction d’encadrement n’est-elle pas, aujourd’hui plus qu’hier, de plus en plus souvent mise à mal de par la distance qui semble s’imposer à elle avec la pratique du quotidien des différents professionnels de la relation de soin, privant ces derniers d’une aide précieuse pour penser le singulier ?