L'Intersyndicale nationale des internes en médecine (ISNI) publie les résultats d'une grande enquête nationale sur le sexisme dans les études médicales, assortie de 10 propositions émises lors de son Université de rentrée du samedi 18 novembre 2017.
La moitié de ces situations concernent des gestes non désirés. Cela peut concerner plus largement un contact physique non désiré (15%). Il s'agit aussi dans 14% des cas de demande insistante de relation sexuelle voire de chantage à connotation sexuelle, dans 12% des cas. Des simulations d'actes sexuels (9%) sont en outre recensées. Presque la moitié des situations dénoncées ont été commises par des médecins supérieurs hiérarchiques, dont 10% émanant du chef de service.

Devant ces constats, l'INSI formule 10 propositions pour changer les choses :
– Lutter contre le harcélement sexuel
1. Organiser une campagne nationale de sensibilisation au harcèlement sexuel au travail avec un volet spécifique aux hôpitaux.
2. Créer un outil informatique anonyme de signalement des cas de harcèlement (victimes et témoins). Ceux-ci devront être analysés au niveau local mais aussi régional pour mettre en place des mesures correctives. Cet outil devra être disponible pour toute personne.
3. Accompagner gratuitement les victimes pour effectuer les procédures judiciaires.
– Rendre visible le sexisme au quotidien
4. Mettre en place des enquêtes nationales et loco-régionales pour faire connaitre la problématique et briser ce tabou. Elles devront être à destination de l’ensemble du personnel et doivent être répétées régulièrement.
5. Lancer une grande campagne de sensibilisation. A l’aide d’outils de communication dans les médias mais aussi des affiches exprimant l’engagement de la structure.
6. Permettre un accompagnement pour la maternité et la paternité sans influence sur la carrière professionnelle.
7. Mise en place d’enseignements contre toute discrimination tout au long de la scolarité.
– Briser le plafond de verre
8. Lancer une grande campagne réflexion sur la normalisation de l’accès aux postes hospitalo-universitaires et à responsabilité.
9. Mise en place d’un véritable « mentoring » sans facteur limitant (coté validation des acquis surveillance des parcours).
10. Permettre à toute personne qui en ressent le besoin de pouvoir trouver un espace d’échanges permettant de proposer des actions pour améliorer la lutte contre le sexisme et toute forme de discriminations, dans chaque établissement et université.
- Hey Doc, les études médicales sont elles vraiement sexistes ? Enquête égalité homme-femme, ISNI, novembre 2017. A télécharger