Pour améliorer le diagnostic et le traitement de l'anxiété l'AP-HM (Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille) propose aux personnes souffrant de troubles anxieux de participer à une étude clinique visant à apprécier l'efficacité de la stimulation magnétique transcrânienne (rTMS). La recherche est conduite au pôle Psychiatrie Centre à l’Hôpital de la Conception par Laurène Honomou (service du Pr Lançon).
Le trouble anxieux généralisé (TAG) est un trouble défini par une anxiété et des soucis excessifs concernant un certain nombre de domaines, évoluant depuis au moins 6 mois, difficilement contrôlables, associés à un ensemble de symptômes annexes (agitation, fatigabilité, difficultés de concentration, irritabilité, troubles du sommeil….). Il fait partie des troubles anxieux les plus fréquents, avec une prévalence vie entière d’environ 6%. Dans la majorité des cas, le TAG est associé à un autre trouble anxieux ou à un épisode dépressif. L’impact du TAG sur le fonctionnement socio-professionnel des patients peut être majeur, et les coûts associés non négligeables, comparables à ceux engendrés par la dépression.
La prise en charge habituellement utilisée dans le TAG consiste en une pharmacothérapie (antidépresseurs et/ou anxiolytiques) et/ou en une psychothérapie de type thérapie cognitivo-comportementale, les deux ayant montré une efficacité dans ce trouble. Cependant, environ 25% des patients ne répondent pas ou peu à ces options.
La rTMS dans le Trouble anxieux généralisé
La stimulation magnétique transcranienne répétée (rTMS) est une technique de neuromodulation qui utilise un champ magnétique appliqué sur le cortex à l’aide d’une bobine. Cette technique de stimulation non invasive est pratiquée en ambulatoire, sans anesthésie générale, et les effets indésirables sont rares. L’efficacité de la rTMS a été essentiellement démontrée dans la dépression résistante. En comparaison avec la dépression, peu d’études ont été menées sur l’intérêt de la rTMS dans les troubles anxieux, la plupart se concentrant sur le trouble de stress post-traumatique et les tocs, avec des résultats encourageants malgré l’hétérogénéité des protocoles et des populations rendant la généralisation difficile.
A ce jour, 2 essais cliniques se sont portés plus spécifiquement sur le TAG, dont un essai randomisé en double aveugle effectué sur 25 patients. Ces études ont toutes montré une amélioration des symptômes anxieux, mesurée par la diminution du score sur l’échelle d’anxiété d’Hamilton, qui pourrait être expliquée par un effet inhibiteur de la stimulation basse fréquence sur le cortex préfrontal dorsolatéral droit (CPFLD), zone supposée présenter une hyperexcitabilité chez les patients présentant un TAG.
Dans le cadre de la thèse de Lorène Honomou, Interne des Hopitaux de Marseille, D.E.S de Psychiatrie, réalisée dans le service du Pr. Lançon, sous la direction du Dr. Baptiste Borwell, nous proposons d’enrichir les pistes apportées par ces études en étudiant l’effet sur l’inquiétude, symptôme central du tag, d’un protocole de rTMS unilatérale droite à basse fréquence avec un nombre de séances restreints, et donc plus acceptable pour le patient.
Par ailleurs la réalisation d’une scintigraphie cérébrale avant et après rTMS permettra d’approfondir l’étude des mécanismes neuronaux associés à l’effet de la rTMS dans le tag. L’objectif principal de cette étude est donc d’évaluer l’efficacité de la stimulation magnétique transcranienne du CPFLD à basse fréquence sur l’inquiétude, les symptômes physiques et la qualité de vie dans le TAG.
Afin de répondre à cet objectif, nous souhaitons inclure 25 patients :
– Majeurs capables de moins de 65 ans
– Droitiers
– présentant un TAG
– Ne présentant pas d’addiction à l’alcool ou aux drogues actuellement
– Ne présentant pas d’antécédent de traumatisme cranien, de retard mental, de pathologie neurologique active ou ayant un traitement anti-épileptique
– Ne présentant pas de trouble psychotique ou bipolaire décompensé
– Ayant bénéficié d’au moins une prise en charge médicamenteuse ou psychothérapique auparavant.
Les patients inclus bénéficieront, dans le service du Pr Lançon de l’Hopital Sainte Marguerite (Marseille), de trois semaines de stimulations magnétiques répétées à raison d’une séance par jour de 30 minutes, du lundi au vendredi. Ils devront par ailleurs passer une scintigraphie cérébrale et des échelles de mesures de l’anxiété avant et après le traitement par rTMS afin d’évaluer l’efficacité de cette méthode.
Personne à contacter pour participer à l'étude, orienter des patients ou demander d'amples informations : Mme Honomou Lorène, Interne des Hopitaux de Marseille, mail : troubleanxieuxgénéralisé@gmail.com