Alors qu’ils sont près de 4 millions d’aidants à jongler entre l’accompagnement de leur proche souffrant de la maladie d’Alzheimer et leur emploi, ce sujet reste encore largement tabou dans les entreprises, selon une étude sur les proches aidants en activité réalisée par l’association France Alzheimer et maladies apparentées.
L’étude a été réalisée entre le 15 mars et le 26 mai 2016, via un questionnaire par Internet auprès d’un échantillon de 1 484 personnes actives (dont 130 en recherche d’emploi). L’objectif était de mettre en lumière leurs difficultés et d’identifier leurs besoins.
– 80 % des aidants actifs déclarent ainsi rencontrer des problèmes divers pour concilier leur rôle d’aidant et leur vie professionnelle. 72 % considèrent que cet accompagnement a une influence négative sur leur concentration et leur efficacité au travail, 43 % indiquent avoir vu leur évolution de carrière freinée. Certains font part de la difficulté de prendre des jours de congé, d’organiser l’aide pendant les heures de travail, d’aménager ou de réduire leurs horaires…
– Ces aidants indiquent aussi leur réticence à évoquer leur situation à leur travail : seuls 58 % des répondants ont informé leurs collègues proches et 48 % leur supérieur hiérarchique. Les aidants gardent le silence par volonté de ne pas mélanger vie personnelle et professionnelle, mais aussi par peur de retombées négatives ou d’incompréhension. Malgré les difficultés, la très grande majorité des aidants (96 %) souhaitent conserver leur emploi, occasion de sortir du quotidien, et « source de satisfaction et d’épanouissement » pour 40 % d’entre eux.
– Selon l’étude, « ce sondage met en lumière le rôle important des employeurs sur les possibilités d’accompagnements de leurs collaborateurs aidants, des employeurs qu’il convient de mieux informer et sensibiliser. »
- Enquête France Alzheimer et maladies apparentées/Opinion Way, La parole aux aidants en activité professionnelle. Principaux résultats, septembre 2016, à consulter sur www.francealzheimer.org
