“Un chez-soi d’abord” pour se rétablir

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Piloté par la Délégation interministéreille à l'hébergement et à l'accès au logement (DIHAL), " Un chez-soi d'abord "  est un programme expérimental destiné aux personnes sans-abri souffrant de graves troubles psychiques et d’addiction et qui échappent aux dispositifs classiques d’aide sanitaire et sociale. Déployé depuis 2011 par l’Etat, dans quatre agglomérations françaises (Lille, Marseille, Toulouse et Paris), il concerne plus de 700 personnes. La DIHAL en a présenté un bilan devant le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.

L’expérimentation repose sur le modèle du « Logement d’abord », autrement dit sur la priorité accordée à l’accès à un logement autonome. Cela signifie tout d’abord qu’il n’y a pas de passage obligatoire par l’hébergement (structure collective ou statut d’hébergé) dans la prise en charge des personnes sans abri. Cela signifie ensuite que l’accès à un logement ordinaire de droit commun est considéré comme la condition préalable à l’engagement dans les soins et à un parcours d’insertion pour les personnes souffrant de troubles psychiatriques.

Une étude scientifique rigoureuse permet de recueillir les résultats sur le maintien dans le logement, la qualité de vie, l’état de santé et le recours aux services sociaux et de santé des personnes accompagnées par le programme « Un Chez-soi d’abord » et de les comparer à un groupe dit « témoin ». Au total, 720 personnes ont intégré la recherche et la moitié d’entre elles, soit 353 personnes ont été logées, essentiellement dans le parc privé et accompagnées par les
équipes « Un Chez-soi d’abord ». Le public de l’étude est plutôt jeune (38 ans d’âge moyen) et particulièrement vulnérable puisque les personnes ont passé en moyenne 8 ans sans domicile et 4 ans et demi à la rue, souffrent toutes d’une pathologie psychiatrique sévère et sont considérées par les médecins comme sévèrement à gravement malades. Plus de 80 % d’entre elles ont une addiction et plus de la moitié une pathologie somatique chronique.

Ces résultats intermédiaires portent sur la première année d’accompagnement et soulignent le maintien dans le logement de plus de 80 % des personnes mais aussi une diminution de leurs symptômes, une amélioration de leur qualité de vie, de leur bien-être psychologique et estime de soi et de leur rétablissement notamment en développant la notion de confiance en soi. Concernant le recours au système de soins, on constate une diminution de moitié de la durée moyenne d‘hospitalisation pour les personnes logées par rapport aux personnes dites « témoin », signant le rôle positif du programme sur la coordination du parcours de soin.

L'étude doit être menée jusqu'à la fin 2016, mais au vu de ses résultats encourageants, ce programme pourrait être pérennisé et déployé dans d'autres villes.