Le consentement aux soins, à l’entrée en institution, semble être une notion forte, claire, transparente et contractuelle qui est réaffirmée dans les lois depuis le code Nuremberg de 1947 à celles du 4 mars 2002 et du 22 avril 2005. Consentir, c’est s’en remettre à une décision volontaire, argumentée, adoptée en toute conscience à la suite d’un temps de délibération. Mais quand la vulnérabilité s’installe, quand la démence « s’emmêle » que faut-il faire ? L’art d’être à l’autre nous pousse à la créativité relationnelle et le dessin de la maison et de la maison de retraite idéale nous ouvre la porte de la quête de l’ethos, du chez-soi. Rechercher à tout prix le consentement libre et éclairé à l’entrée en institution chez les patients Alzheimer, n’est-ce pas aussi les considérer comme des êtres humains capables d’autonomie et de choix et de discernement ? Ne serait-ce pas plutôt la question du comment qui devrait nous guider : la vigilance éthique nous conduit à éviter quelques écueils : consentir leur place, ne pas poser la question, se contenter d’une parodie de consentement sur un formulaire d’admission.
- Consentement : quand la démence s'emmêle. Véronique Lefevre des Noettes, Ed. M.F., 2015, 40 euros.