La relation médecin-patient à l’ère des objets connectés

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Dans le cadre du cycle de débats mensuels « Mutations technologiques, mutations sociales », la cinquième rencontre « La relation médecin-patient à l’ère des objets connectés » a eu lieu le 8 février 2016.

Les avancées numériques et les transformations sociales résultantes ou motrices de ces innovations suscitent enthousiasme, débats et controverses, tant sur leur portée que sur les opportunités ou les risques qu’elles recèlent. Pour éclairer ces questions, France Stratégie a organisé avec l’EHESS et Inria un cycle de débats mensuels Mutations technologiques, mutations sociales. Ce cycle propose d’instaurer un dialogue entre experts, suivi d’un débat engagé librement avec des personnalités de la décision publique, de la recherche, du monde associatif ou économique, spécialistes de ces sujets.

La rencontre, « La relation médecin-patient à l’ère des objets connectés », a été introduite par Sylvie Fainzang, anthropologue, directrice de recherche à l’Inserm, et Bruno Sportisse, directeur général adjoint, chargé de la stratégie numérique, de Thuasne, leader européen des textiles techniques médicaux.

À l’ère de la démocratie sanitaire, où le droit du patient à l’information est non seulement défendu, mais encore garanti par la législation, le patient ne reçoit pas forcément toute l’information qu’il désire, et réciproquement, il ne consent pas toujours, lui-même, à donner toutes les informations aux médecins. Avec le développement des capteurs et des objets connectés permettant de façon croissante d’avoir des diagnostics à distance ou des autodiagnostics, comment le secteur de la santé va-t-il évoluer ? Comment peut-il s’adapter ? Comment les relations entre patient et médecin seront-elles modifiées ?

Cette séance a abordé les thématiques suivantes :

  • la relation médecin-patient, l’information fournie au patient mais aussi l’information fournie par le patient au médecin ;
  • la transformation numérique d’une entreprise et le développement des objets connectés ;
  • les transformations que peuvent induire les objets connectés dans le système de santé, en particulier concernant la relationmédecin-patient, la question de l’autonomie du patient et ses limites.

Les intervenants

Sylvie Fainzang est anthropologue, directrice de recherche à l’Inserm et membre du Cermes3 (Centre de recherche médecine, sciences, santé et société). Elle est spécialisée en anthropologie de la maladie et titulaire d’une habilitation à diriger des recherches de l’EHESS. Après ses premiers travaux sur un terrain ouest-africain, elle a porté son attention sur la société française, où elle travaille depuis plus de vingt ans. Ses thèmes de recherche récents ou actuels recouvrent les dimensions sociale et culturelle des comportements face à la santé et à la maladie, les usages sociaux des médicaments, les normes et déviances dans le champ de la santé, l’information du patient, le mensonge dans les relations médecins-malades, l’automédication et l’autonomie des malades, et la gestion profane des risques médicamenteux. Auteur de nombreux articles de recherche et d’ouvrages (parmi lesquels : La relation médecins-malades : information et mensonge, Paris, PUF, 2006), elle est notamment lauréate du prix Prescrire 2013 pour le livre : L’automédication ou les mirages de l’autonomie, Paris, PUF, 2012.

Bruno Sportisse est directeur général adjoint, chargé de la stratégie numérique, de Thuasne, leader européen des textiles techniques médicaux, depuis un peu plus d’un an. Ancien élève de l’École polytechnique, ingénieur en chef du Corps des Ponts et Chaussées, il est titulaire d’un doctorat de mathématiques appliquées et de l’habilitation à diriger les recherches en sciences atmosphériques. Après des travaux de recherche dans le domaine spatial, il a été fondateur puis directeur du CEREA (Centre de recherche sur l’environnement atmosphérique). Il a ensuite été directeur du transfert et de l’innovation de l’Inria, ce qui l’a conduit à travailler à la conception et au lancement de nombreuses entreprises du numérique. Il a ensuite rejoint le cabinet de Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, puis celui de Fleur Pellerin, ministre déléguée aux Petites et moyennes entreprises, à l’Innovation et à l’Économie numérique, dont il a été directeur adjoint. Il a notamment travaillé à la conception et au lancement de la French Tech et des dix plans consacrés au numérique de la Nouvelle France industrielle.

Ecouter le compte-rendu