Science & Santé, le magazine d’information de l’Inserm, présente dans son dernier numéro plusieurs recherches concernant la psychiatrie. Le numéro est gratuit et téléchargeable sur le site de l'Inserm.
– Concernant les médicaments dans le traitement de la schizophrénie, une étude s'intéresse à l'efficacité des antipsychotiques dits de 2e génération (ASG) comparativement à ceux de 1re génération (APG) pour contrôler des épisodes d’agressivité. Guillaume Fond, de l’Institut Mondor de recherche biomédicale, dans une étude sur 331 patients, montrent que les ASG permettent un meilleur contrôle de l’agressivité que les APG et que l’administration de benzodiazépines (BZD) est associée à une agressivité plus élevée. Dès lors, les auteurs recommandent de recourir aux ASG et d’abandonner l’administration à long terme des BZD chez les patients agressifs. (Sciences & Santé, n°30, mars-avril 2016, p. 19).
– Une autre recherche vient remettre en question l'idée reçue selon laquelle les personnes souffrant de schizophrénie seraient moins réceptifs aux signaux sensoriels, notamment douloureux. Céline Duval (Inserm) et ses collègues à Strasbourg ont comparé les réponses électroencéphalographiques d’un groupe de 21 patients soumis à des stimulations électriques et à des images déplaisantes. Les résultats montrent que les amplitudes des paramètres étudiés sont soit équivalentes, soit supérieures à celles des sujets témoins. Des observations qui semblent donc démentir la thèse de l’insensibilité chez ces individus. Des travaux plus poussés permettraient de mieux identifier les mécanismes régulant leurs processus émotionnels. (Sciences & Santé, n°30, mars-avril 2016, p. 21)
– Amour et psychiatrie : pas de hasard ! David Mataix-Cols, de l’Institut Karolinska de Stockholm, et ses collègues ont montré, sur plus de 700 000 patients atteints de 11 types de troubles différents, qu’ils sont plus enclins à rencontrer une âme-soeur souffrant, elle-aussi, d’une maladie mentale. Ainsi, il existe 2 à 3 fois plus de couples de malades psychiatriques que de couples mixtes, composés d’une personne malade et d’une personne saine. De plus, celles dont les pathologies se déclarent à un âge précoce (autisme, hyperactivité) ou dont les symptômes sont particulièrement sévères (schizophrénie, addictions) choisissent un partenaire qui présente le même diagnostic. Les chercheurs préconisent de prendre en compte ces éléments non aléatoires dans les futurs travaux portant sur l’héritabilité des maladies psychiatriques. (Sciences & Santé, n°30, mars-avril 2016, p. 16).