Bug dans la famille

Le mythe de la famille nucléaire stable s’est parcellisé en une mosaïque de modèles familiaux. Les référents symboliques qui structuraient les liens de couple, de filiation et fraternels se perdent, laissant souvent place à un espace peu différencié entre sexes et générations. Peut-on parler de bug dans la famille comme on parlait du bug de l’an 2000 ? La revue Imaginaire & Inconscient consacre un dossier à cette problématique. La famille d’Œdipe est d’abord convoquée afin d’éclairer par un passé mythique ce qui se produit sous nos yeux. On s’y intéresse essentiellement, via le lien fraternel, à « la part maudite de l’héritage ». Les liens destructifs et tyranniques, le recours massif aux mécanismes projectifs sont décrits à partir d’une cure familiale. La haine est au centre des premiers articles, il n’y a qu’en famille qu’on se hait bien, ainsi que l’écrivait François Mauriac. Le dossier explore ensuite la question de la paternité qui procède de moins en moins d’une évidence dans une société où les couples et les familles cohabitent moins.  L’enfant roi apparaît comme un enfant mal aimé parce qu’aimé de l’amour d’Eros. Cet enfant idole fait peur et court le risque d’être sacrifié parce que sacralisé. Une lecture de D. Friard